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Le défi du reboisement en Mauritanie

11 novembre 2011

En 2010, les autorités mauritaniennes ont lancé une grande campagne de reboisement à Nouakchott. Un an plus tard, le bilan du programme censé protéger la capitale de l’avancée du désert et de la mer est mitigé.

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Boutilimt, autoroute de l'Espoir. Le désert couvre 40% de la surface de la Mauritanie.Image : GTZ / Markus Kirchgessner

Planter plus d’un million d’arbres sur 2000 hectares autour de la ville de Nouakchott, c’est le défi que veut relever la capitale mauritanienne d'ici 2015. Le projet est coûteux : quatre milliards d'ouguiyas, environ un million d'euros. Pour le lancement de la première phase de l’opération, en aout 2010, toute l’administration et de nombreux citoyens ont été mobilisés. Au cours du lancement de la deuxième phase en septembre 2011, à la surprise générale, le président de la République lance un véritable coup de gueule contre les responsables du ministère chargé de l’environnement. En effet, les arbustes plantés au cours de la première phase n’ont guère poussé. Une des raisons de l’échec : les populations, peu formées aux techniques de plantation, ont fourré ces arbustes avec leur emballage en plastique dans le sol.

Le ministère de l'Environnement satisfait

Pourtant, la sortie musclée du président de la République contraste avec les déclarations des responsables du ministère de l’Environnement. Ces responsables parlent d’une réussite de plus de 80 %. "Globalement les arbustes ont poussé à environ 82%", note Mohamed Yahya Ould Lafdhal, directeur de la programmation et de l’information environnementale, "Et au delà de 80%, nous pouvons parler de réussite. Mais vu l'envergure du projet, et vu que les personnes n'ont pas vraiment été formées à la technique de reboisement d'un arbre, aussi facile qu'elle soit, il est évident que l'on ait des ratés."

Mauretanien
Nouakchott est menacée par la montée des eauxImage : DW

Sauver Nouakchott des eaux

Mais plusieurs ONG spécialisées dans la protection de l’environnement doutent de la fiabilité du projet lui-même. Cheikhany Ould Sidina de l’ONG SOS environnement affirme que "le programme actuel est d'une part techniquement non viable et d'autre part très onéreux." "Techniquement non viable", ajoute-t-il, "parce qu'il devait normalement essayer de protéger Nouakchott de l'océan, mais aucune action n'est prévue en ce sens."

Au final, Nouakchott reste écologiquement précaire avec une double menace : l’avancée du désert et les risques d’inondation du fait du désensablement du cordon dunaire qui protège la ville des eaux de l’océan.

Le plus Web : écoutez ci-dessous les explications de notre correspondant à Nouakchott, Khalilou Diagana.

Auteur : Khalilou Diagana
Edition : Marie-Ange Pioerron, Anne Le Touzé