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Le coup de la démocratie

3 novembre 2011

Le Premier ministre grec a surpris ses partenaires en annonçant la tenue d’un référendum. Avant de revenir sur sa décision. Un non grec à ce référendum avorté aurait pu faire éclater la zone euro

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Le Premier ministre George Papandreou a-t-il mis à bas tout l'édifice européen pour sauver son avenir politique?
Le Premier ministre George Papandreou a-t-il mis à bas tout l'édifice européen pour sauver son avenir politique?Image : dapd

La Grèce c’est bien connu est le berceau de la démocratie. D’une certaine manière c’est aussi ce qu’a voulu rappeler le Premier ministre Georges Papandréou en prenant ses partenaires par surprise lorsqu’il a annoncé - avant de se rétracter vendredi - qu'il souhaitait organiser un référendum, c’est-à-dire demander au peuple grec ce qu’il pense des décision prises à Bruxelles pour sauver le pays de la faillite, des décisions qui se traduisent depuis des mois par des plans d’austérité extrêmement sévères.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy au G20 à Cannes : tous deux ont très peu apprécié la volte-face grecque
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy au G20 à Cannes : tous deux ont très peu apprécié la volte-face grecqueImage : picture-alliance/dpa

Voilà donc le bel édifice bâtit à Bruxelles qui s’écroule et le président français Nicolas Sarkozy qui pensait accueillir le G20 de Cannes en sauveur de la planète financière se retrouve à jouer les pompiers de service. Car ce référendum, s’il avait eu lieu, aurait eu en effet toutes les chances de se traduire par un non assez cinglant pour l’Europe. Il faut rappeler que les Grecs ont dû consentir à une baisse de 10% sur toutes leurs pensions, retraites y compris. Les Grecs sont à bout de souffle et ils ne veulent plus entendre parler d’austérité.

Cela explique aussi pourquoi la chancelière allemande et le président Nicolas Sarkozy étaient aussi fâchés à l’issue de cette annonce. Ils ont aussitôt fait savoir à Athènes qu’il n’y aurait plus aucun chèque tant que le programme mis au point la semaine dernière au sommet de Bruxelles ne serait pas entériné par Athènes. Aujourd’hui, référendum ou pas, tout semble possible y compris la sortie de la Grèce de la zone euro. Mais même si sa décision est dictée par une tentative assez désespérée d’assurer sa survie politique, il faut tirer un coup de chapeau à Georges Papandréou. car celui-ci a souligné le déficit démocratique si souvent critiqué de l'Europe.

Symbole d'Attac en Allemagne
Symbole d'Attac en Allemagne

Un nouveau monde

Nous poursuivons sur ce thème de la parole donnée aux peuples face à des plans d’austérité qui sont de plus en plus impopulaires un peu partout en Europe. On l’a vu avec le mouvement des indignés en Espagne, en Italie ou même ailleurs puisque la grogne gagne même le quartier de Wall Street et les Etats-Unis.

Mais restons en Europe où l’association altermondialiste Attac avait salué la décision de donner la parole au peuple grec en considérant cela comme une première avancée démocratique. Un premier pas vers plus de démocratie en Europe, même si ce premier pas a été annulé.

L'interview avec le vice-président d’Attac, Thomas Coutrot.

Pas besoin de l’euro

Gouvernement tchèque avec, au centre, le président eurosceptique Vaclav Klaus
Gouvernement tchèque avec, au centre, le président eurosceptique Vaclav KlausImage : AP

En pleine crise, on oublie souvent que dix pays membres de l’Union européenne ne font pas partie de cette zone. Parmi eux, des pays aussi importants que la Grande-Bretagne, le Danemark, la Suède, la Pologne ou encore la République tchèque. Nous lançons ainsi aujourd’hui le premier volet d’une série consacré aux pays sans l’euro. Une série qui nous conduira en République tchèque, Pologne, Suède et Lituanie.

En adhérant à l’Union européenne en 2004, la République tchèque s’était pourtant engagée à adopter à terme la monnaie unique. Mais à Prague, la capitale tchèque, l’enthousiasme – s’il n’a jamais existé – s’est forcément quelque peu dégonflé ces derniers mois et désormais la question de l’euro ne se pose plus.

Un reportage à Prague d’Alexis Rosenzweig.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot