1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Des Congolais de RDC réfugiés au Congo-Brazzaville

Arsène Severin
6 mars 2017

De nombreux Congolais originaires de la RDC sont venus trouver refuge au Congo-Brazzaville voisin.

https://p.dw.com/p/2Yjd7
Kongo Fluss Kongo und Brazzaville
Image : DW/D. Köpp

Des réfugiés particuliers, qui ont un temps bénéficié d'une aide spéciale du Haut Commissariat des Nations unies. Un statut perdu depuis, et en ce mois de mars nombre d'entre eux craignent la reprise d'opérations de déguerpissements. 

Arrestations des demandeurs d’asile de RDC à Brazzaville 

Plusieurs demandeurs d’asile de RDC, notamment les exilés politiques et les ex-soldats de Mobutu en situation de sans-papiers à Brazzaville font l’objet depuis quelques semaines d’arrestations par la police. Une ONG locale signale des cas d’expulsions vers Kinshasa. Ces réfugiés craignent à présent la relance de l’opération Mbata ya Bakolo.

C’est l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC) qui a alerté l’opinion sur cette situation. Plusieurs cas d’arrestations sont enregistrés chaque semaine dans les milieux de demandeurs d’asile de RDC, selon l’ADHUC, qui signale en plus deux cas d’expulsions vers Kinshasa.

Kongo Fluss Fähre
Un ferry sur le fleuve Congo assurant la liaison entre Kinshasa et BrazzavilleImage : Getty Images/AFP/J. D. Khanna

« Ils sont plus de 1500 concernés par ce dossier, d’après les statistiques établies lors de notre dernière réunion avec eux. Nous avons ensuite écrit aux autorités leur demandant d’examiner sérieusement la situation de ces personnes. Mais nous sommes surpris que la police relance cette opération », indique Loamba Moke qui suspecte les agents du ministère des Affaires étrangères d’avoir utilisé les informations de l’ONG pour traquer les demandeurs d’asile de RDC.

Les victimes se plaignent de ce que l’opération ne s’arrête pas.

Ils sont arrêtés dans les commissariats de police et sont obligés de payer de l’argent pour être libérés, avant d’être quelques jours pris à nouveau par la police. « J’ai été conduit au commissariat central avec plusieurs autres compatriotes. J’ai pu être libérés parce que ma femme a payés 50.000 francs CFA au chef du commissariat qui nous demandait 100.000 francs CFA », témoigne un autre demandeur d’asile.

Brazzaville Hauptstadt der Republik Kongo
Brazzaville vu du port de KinshasaImage : AFP/Getty Images

Ces ressortissants de RDC redoutent la reprise en ce mois de mars de l’opération « Mbata ya Bakolo » organisée en 2014 et qui a permis à la police de Brazzaville d’expulser des centaines de sans-papiers vers Kinshasa. Mais les demandeurs d’asile n’avaient été concernés par cette opération, malgré leurs documents expirés et non renouvelés. 

Il s’agit en fait en majorité des exilés politiques et des ex-soldats de feu maréchal Mobutu, qui craignent pour leur vie en cas d’un retour à Kinshasa. 
Ces réfugiés ont commencé à arriver à Brazzaville à partir de 1997 grâce aux soins du HCR. Mais l’agence onusienne ne gère plus ces cas depuis 2004, date à laquelle le gouvernement de Brazzaville a décidé d’attribuer lui-même le statut à ces réfugiés particuliers.