L'automne s'annonce mouvementé
17 septembre 2013Après un printemps déjà agité, l'automne s'annonce chaud en Turquie, écrit die tageszeitung. En évacuant par la force les manifestants du parc Gezi, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan pensait sans doute qu'il aurait la paix, mais c'est exactement le contraire qui se produit.
Si les nouvelles manifestations n'ont pas encore atteint l'ampleur des précédentes, il est clair, estime le journal, qu'elles en sont le prolongement. Or, le gouvernement n'a pas l'air d'être ouvert à la discussion. Il préfère monter son électorat contre ceux qu'il qualifie de terroristes : les manifestants. Les résultats des élections municipales qui ont lieu en mars prochain diront si cette stratégie s'avère payante.
Autre sujet à la Une : l'accord russo-américain conclu samedi à Genève et qui porte sur le démantèlement des arsenaux chimiques de la Syrie. Un accord qui, selon la Süddeutsche Zeitung, va sans aucun doute être étudié de très près par l'Iran, un pays qui est également soutenu par Moscou, tout en étant régulièrement menacé par Washington à cause de son programme nucléaire.
Le secrétaire d'État américain John Kerry a d'ailleurs précisé que l'accord de Genève pourrait servir de base pour de futures négociations avec l'Iran et la Corée du Nord, également dans le collimateur des États-Unis. Si l'idée d'une conférence sur la paix en Syrie se concrétise, Téhéran aura assurément une carte à jouer, non seulement sur le plan des négociations entre Damas et les Occidentaux mais aussi, à plus long terme, sur celles portant sur son programme nucléaire.
Pour la Franfkurter Allgemeine Zeitung, le fait que Barack Obama agite son fouet contre Téhéran est avant tout une concession faite à ceux qui, parmi ses concitoyens, pensent qu'il a été trop faible dans le dossier syrien parce qu'il a renoncé à une frappe militaire. Si celle-ci n'est, pour le moment, plus d'actualité, le président américain a prévenu que les Iraniens n'étaient pas pour autant à l'abri d'une attaque s'ils persistaient de leur côté à se doter de l'arme nucléaire.
Dans le cas de la Syrie comme dans celui de l'Iran, Barack Obama a d'abord choisi de leur faire confiance. La balle de la diplomatie est désormais dans le camp de ces deux États et, selon le journal, ils ne pourront s'en prendre qu'à eux-mêmes s'ils la laissent tomber.