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L’arrestation de Vital Kamerhe fait réagir ses partisans

9 avril 2020

Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président congolais Félix Tshisekedi, a été placé mercredi (08.04) en détention provisoire à Kinshasa. Il est soupçonné d'être lié à un détournement présumé de fonds publics.

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Kongo Oppositionsführer Vital Kamerhe
Image : Imago/Belga/T. Roge

Quelques heures avant d’être écroué, l’ancien président de l’Assemblée nationale avait été entendu par le parquet dans le cadre d’une enquête sur des soupçons présumés de détournements de fonds alloués aux travaux d’urgence des 100 jours, initiés par le chef de l’Etat l’année dernière. 

Selon une source proche du parquet de Kinshasa, le principal allié du président Félix Tshisekedi devait en particulier s'expliquer sur la passation des marchés et le décaissement de ces fonds, estimés à 100 millions de dollars américain. 

L’ancien président Joseph Kabila est l’autorité morale du FCC
L’ancien président Joseph Kabila est l’autorité morale du FCCImage : picture-alliance/AP/J. Delay

"Je me dis que c'est une pratique démocratique normale. Le principe de base du droit napoléonien, notamment congolais, fait que le juge agit en fonction de son intime conviction. C'est-à-dire qu’il pourrait être un quidam et le juge pourrait dire : il ne va pas fuir ou bien il n'y a aucune raison de le retenir. Je ne sais pas de quelle immunité pourrait jouir un chef de cabinet",  explique l'ambassadeur André-Alain Atundu Liongo, porte-parole de la plate-forme politique Front commun du Congo (FCC), dont l'ancien président Joseph Kabila est l'autorité morale.

Laisser la justice faire son travail

En début de semaine, plusieurs cadres du parti de Vital Kamerhe ont pourtant qualifié la procédure judiciaire en cours d’"acharnement" contre leur président. 

"Monsieur Kamerhe a peut-être commis des fautes. Mais ça, c'est à la justice de le prouver. Qui s'acharnerait contre lui? Les gens s'agitent de manière prématurée. Qu'on laisse la justice faire son travail. On verra bien s'il est innocent ou pas", répond Fidèle Babala, secrétaire général adjoint du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de l’ancien chef rebelle Jean-Pierre Bemba.

Le président Félix Tshisekedi ne s’est pas encore prononcé sur l’affaire Kamerhe
Le président Félix Tshisekedi ne s’est pas encore prononcé sur l’affaire KamerheImage : Presidence RDC/G. Kusema

Le président Félix Tshisekedi n’a pas intérêt à instrumentaliser la justice alors qu’il a fait de la lutte contre la corruption son leitmotiv, a indiqué pour sa part Sylvain Lumu, le directeur exécutif de l'institut Alternative et initiative citoyennes pour la gouvernance démocratique, basé à Kinshasa.

L’instruction judiciaire pour enquêter sur l’exécution des travaux publics inscrits dans le programme d’urgence du président Félix Tshisekedi a débuté le 8 février dernier. Plusieurs chefs d’entreprises et personnalités politiques ont été écroués dans le cadre de cette affaire.

Appels à la libération de Vital Kamerhe

Des forces de l'ordre sont déployées devant le siège de l'UNC (photo d'archive)
Des forces de l'ordre sont déployées devant le siège de l'UNC (photo d'archive)Image : Reuters/R. Carrubba

"Nous exigeons la libération immédiate et sans condition" de Vital Kamerhe, ont demandé dans un communiqué les députés de l'Union pour la Nation congolaise (UNC), son parti. Ils déplorent "l'arrestation et la détention arbitraire" ainsi que "l'humiliation" subie par leur président.

Pour parer à toutes les éventualités, les forces de l’ordre ont été déployées aux abords du siège national du parti UNC à Kinshasa.

 Vital Kamerhe a, depuis la prison centrale de Makala où il est incarcéré depuis hier, appelé ses partisans au "calme".

Diverses sources ont indiqué à a DW "le renvoi en bloc après la période d'état d'urgence de toutes les affaires en instruction". Une décision qui risquerait de ralentir l’instruction en cours.

Il est à rappeler que Vital Kamerhe s'était désisté en faveur de Félix Tshisekedi avant l'élection présidentielle du 30 décembre 2018. Un accord politique a été scellé entre les deux hommes dans le cadre  de la plate-forme Cap pour le Changement (Cach), qui gère les affaires du pays avec le Front commun du Congo (FCC) de Joseph Kabila.