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L'Angola prêt à élire son "nouveau" président

Antonio Cascais / Philippe Pognan30 août 2012

La campagne électorale pour les élections législatives et présidentielle a montré encore une fois que l’opposition n’a aucune chance contre le tout puissant MPLA, le parti du président José Eduardo dos Santos.

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L'Angola à la veille des élections
Image : DW

La campagne électorale en Angola : un combat inégal, entre un Goliath et huit Davids. Goliath, c'est le MPLA, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola, au pouvoir depuis l'indépendance en 1975. Aussi, le président José Eduardo dos Santos, candidat à sa propre succession, ne manque pas de confiance en soi : « La reconstruction de notre pays est en marche. Nous contribuons de manière décisive à l'amélioration des conditions de vie du peuple angolais. Avec moi, on avance. Mais l'opposition elle ne peut que critiquer et profèrer des menaces. Nous au MPLA, nous travaillons pour le bien de notre pays. »

Le MPLA a monopolisé la campagne
Le MPLA a monopolisé la campagneImage : DW

Mais cette auto-satisfaction n'est pas vraiment fondée : selon une étude du célèbre institut de sondage américain Gallup, José Eduardo dos Santos est le dirigeant le moins populaire d'Afrique. Seuls 16% des Angolais soutiennent sa politique. Même Robert Mugabe du Zimbabwe est soutenu par 30% de son peuple, toujours selon toujours l'institut Gallup.

Un scrutin perdu d'avance car truqué

L'opposition est faible, fragmentée en huit petits partis, dont le principal est encore l'ex-parti rebelle UNITA. Son candidat, Isaias Samakuva, est loin d'avoir le charisme d'un Jonas Savimbi, le chef historique du parti.

Le journaliste et défenseur des Droits de l'Homme angolais Rafael Marques explique la faiblesse de l'opposition par le fait que le MPLA a tous les médias à sa disposition et engage massivement des fonds publics pour sa propre campagne. Le parti au pouvoir étouffe toute opposition dans l'œuf : « Ce que nous voyons ici est un processus électoral où tout est entrepris pour perpétuer le régime en place. C'est un système complètement corrompu. » Selon le journaliste, 6,5 millions des 9 millions d'électeurs n'ont pas pu se faire enregistrer sur les listes électorales. Et un million et demi de cartes d'électeurs se trouvent entre les mains des dirigeants municipaux du MPLA. « Nous parlons donc de quelque 8 millions de voix qui d'une manière ou d'une autre sont contrôlées par le MPLA. Aucun Angolais à peu près sensé ne croit que ces élections se feront de manière transparente et légale ! »

L'UNITA est le principal parti d'opposition, mais son chef manque de charisme
L'UNITA est le principal parti d'opposition, mais son chef manque de charismeImage : DW/Nelson Sul d'Angola

Les organisations de défense des droits de l'Homme accusent le pouvoir de réprimer les mouvements réformateurs d'opposition. Récemment encore, Human Rights Watch a dénoncé des arrestations arbitraires, de simulacres de procès et des intimidations de journalistes et autres observateurs du processus électoral. Enfin, la commission nationale électorale est elle aussi dominée par le MPLA...