L'Allemagne veut attirer des travailleurs qualifiés

L'économie allemande manque de main d'œuvre qualifiée. Ingénieurs, programmateurs et techniciens qualifiés font par exemple cruellement défaut, particulièrement dans le secteur des nouvelles technologies. C'est ce constat qui a poussé le gouvernement à revoir sa politique, pour tenter d'attirer plus de travailleurs étrangers qualifiés. Berlin avait déjà pris des mesures en ce sens, mais les milieux économiques les jugeaient trop restrictives.

A partir du 1er janvier 2009, un travailleur qualifié devra gagner au moins 63 600 euros par an, soit 5300 euros par mois, pour obtenir un permis de séjour illimité en Allemagne, alors qu'auparavant la barre de revenus minimum était fixée à 86 400 euros par an, soit 7200 euros par mois. De plus, l'immigrant pourra faire venir les membres de sa famille sans que ceux-ci soient obligés de prouver leurs connaissances en allemand avant leur arrivée. Par ailleurs les diplômés venus de l'Union européenne n'auront plus besoin de prouver qu'ils ne prennent pas la place d'un chômeur allemand. Les diplômés qui ont étudié dans des établissements allemands à l'étranger seront également privilégiés. Pour le ministre du Travail, Olaf Scholz, il s'agit pour l'Allemagne de se positionner dans la compétition internationale pour attirer les cerveaux. Le gouvernement compte aussi mettre en place une enquête mensuelle auprès des entreprises pour établir leur besoin en main d'œuvre qualifiée.

Parallèlement, le pays cherche à se protéger contre une vague de main d'œuvre peu qualifiée. En 2004, au moment de l'élargissement de l'Union Européenne à dix nouveaux membres, l'Allemagne avait obtenu la possibilité de restreindre l'accès de son marché du travail aux travailleurs peu qualifiés venus des nouveaux membres en Europe de l'est. Une mesure que le gouvernement a décidé de prolonger jusqu'à 2011, à cause du chômage qui touche encore plus de 3 millions de personne en Allemagne.