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La Turquie lutte pour la démocratie

Katia Bitsch12 juin 2013

Les journaux allemands analysent la situation en Turquie. Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre turc, doit rencontrer ce mercredi des représentants de la contestation, dans un climat de plus en plus explosif.

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Les manifestants occupaient la place Taksim depuis 12 jours.
Image : picture-alliance/dpa

En une des principaux journaux allemands : la photo d'un manifestant turc violement repoussé à l'aide d'une lance à eau. Une image qui illustre la fermeté de Recep Tayyip Erdogan qui, à deux reprises, a fait évacuer hier par la force la place Taksim d'Istanbul.

La Frankfurter Rundschau s'interroge: Erdogan n'a, semble t-il, toujours pas compris que ces manifestations sont justement dirigées contre son autoritarisme. N'a-t-il pas compris que ces manifestants qu'il qualifie de vandales et de pillards, en ont tout simplement assez de ce courant politique nationaliste, religieux et conservateur. Ce qu'ils veulent, c'est une nouvelle démocratie.

Erdogan a prévenu les manifestants : il n'y aura aucune tolérance à leur égard ! Mais en réalité, souligne die tageszeitung, ce discours n'est pas nouveau. Depuis que l'AKP, le parti d'Erdogan, a remporté les élections en 2011 avec plus de 50 % des voix, le gouvernement tout puissant pense que la tolérance n'est plus utile. La Süddeutsche Zeitung se souvient d'une comparaison qu'avait faite le Premier ministre turc. La démocratie est comme un train. Quand le train entre en gare, on peut aussi décider de descendre avait-t-il affirmé. Est-ce à dire que la démocratie en Turquie serait arrivée à sa destination finale ? Erdogan qui reste sourd à la contestation, dévoile son vrai visage, celui d'un autocrate.

Les policiers ont fait usage de la force pour faire evacuer les manifestants de la place Taksim
Les policiers ont fait usage de la force pour faire evacuer les manifestants de la place TaksimImage : picture-alliance/AP

Le degré de répression n'est pas non plus surprenant pour die tageszeitung. Recep Tayyip Erdogan affirme que le mouvement est manipulé par des vandales, des terroristes et des "forces étrangères". Rien d'étonnant donc dans le fait d'envoyer des policiers faire le ménage, il y a là une logique d'auto-défense. Mais combien de temps le gouvernement turc pourra-t-il tenir sur la base de la théorie du complot?

Pour Die Welt, le combat qui se déroule sur la place Taksim d'Istanbul, est celui d'une Turquie laïque et moderne contre une Turquie islamique et conservatrice. L'avenir proche nous dira si la place Taksim gagnera sa place sur la liste des lieux symboliques, comme la bastille à Paris, Alexander platz à Berlin, ou la place Tahir au Caire.