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La Tunisie à la croisée des chemins

Mohamed Haddad
12 septembre 2019

Ils ont beaux être des outsiders, deux candidats ont réussi à attirer l'attention pendant la campagne pour la présidentielle de dimanche : Abir Moussi, héritière de Ben Ali et Mohamed Abbou, ancien prisonnier politique.

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Tunesien | Präsidentschaftswahlkampf | TV-Duell
De gauche à droite : Abir Moussi, Abdelfattah Mourou, Mohamed Abbou et Moncef MarzoukiImage : Getty Images/AFP/Ettounsiya TV

Abir Moussi et Mohamed Abbou, deux outsiders sous les projecteurs - MP3-Stereo

Abir Moussi et Mohamed Abbou détonnent. Ils ont tous les deux parcouru les couloirs des palais de justice comme avocats et ils sont parmi les plus jeunes prétendants à Carthage. 

Pourtant, tout les oppose aussi: Abir Moussi du parti destourien libre se revendique comme héritière du parti de Ben Ali et Bourguiba et veut réinstaurer un régime autoritaire si elle est élue. elle rejette l'idée qu'une révolution a eu lieu en Tunisie.

"On souhaite changer la Constitution tunisienne, donc on lutte pour un régime présidentiel modéré dans lequel il y a la démocratie, l'état de droit, la force des institutions, la sécurité et la stabilité."

Mohamed Abbou du Courant démocrate est au contraire un partisan de la révolution du 14 janvier, chantre de la lutte contre la corruption. Il se bat toujours contre le système Ben Ali.

"L'économie tunisienne a été gangrenée par la famille de Ben Ali et de sa femme Layla, mais c'était un nombre restreint, maintenant il n'y a plus de règles, c'est la démocratie de la corruption tout le monde peut faire la corruption".

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En tout, 26 candidats battent campagne jusqu'au vendredi 13 septembre. Le premier tour de l'élection est prévu dimanche. Image : imago images/Xinhua/A. Wzzine

Deux parcours diamétralement opposés

En 2005, Abbou s'était cousu la bouche pour symboliser l'absence totale de la liberté d'expression. Il a été emprisonné pour son militantisme. En cette période, Abir Moussi faisait son ascension au sein du parti présidentiel de Ben Ali pour finir, à la veille de la révolution, en 2011 comme secrétaire générale adjointe en charge de la femme. Sur l'épineux dossier de l'égalité dans l'héritage et droits des femmes, Abir Moussi botte en touche et choisit l'ambivalence.

"Non la position personnelle, la position personnelle en tant que femme bien sûr, je suis pour. La position en tant que femme d'Etat, je dois bien sûr respecter le dialogue social et le dialogue entre les différents citoyens".

Son concurrent a,lui, défendu l'égalité par principe car elle est mentionnée dans la Constitution.

"Le jour où le président de la République a dit qu'il allait présenter un projet de loi conforme à la Constitution, la réaction du courant démocrate, c'est : la constitution on ne peut pas dire non".

Moussi et Abbou ont peu de chance de se retrouver au deuxième mais leurs partis respectifs seront représentés aux législatives.