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La société civile congolaise indignée par les irrégularités

Rémy Mallet
30 décembre 2018

L’Eglise catholique congolaise a dénoncé notamment des "dysfonctionnements" de la machine à voter et des achats de vote, lors des élections présidentielle, législatives et provinciales de ce dimanche 30 décembre.

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Demokratischen Republik Kongo DRK l Wahlen 2018
Image : DW/S. Mwanamilongo

Des irrégularités ont été dénoncées par la Cenco, la conférence épiscopale nationale qui avait deployé des milliers observateurs à travers tout le pays.
 

"Il y a 5444 rapports qui signalent des dysfonctionnements des machines à voter. 115 rapports qui signalent le refus et l’exclusion des observateurs dans les bureaux de vote. 96 rapports qui signalent le refus des témoins et 44 rapports révèlent des cas d’achats de vote. Nous dénonçons mais en même temps nous restons en contact avec la Céni", a indiqué à la DW l’Abbé Donatien Nsholé, le porte-parole de la Cenco, après avoir reçu des rapport de 56% de l'ensemble des bureaux de vote. 

 

La Commission électorale indépendante a, de son côté, affirmé faire de son mieux pour apporter une solution à ces problèmes. Car, en plus des dysfonctionnements mentionnés par la Cenco, certains électeurs n'ont pas trouvé leurs noms sur les listes électorales et nombre d'entre eux ont dû attendre jusqu'à midi pour pouvoir voter. Mais Jean-Pierre Kalamba,  le rapporteur de la Céni tente de rassurer.  


"Le vote se déroule. Nous sommes en train de suivre. Il y a de petits problèmes par-ci par-là, nous sommes en train de résoudre ce qui a été porté à notre connaissance. Il y a des coins où les machines n’ont pas tourné.  Comme l’information est arrivée vers 4 heures avant qu’on ouvre, on s’est attelé à imprimer, à remplacer, jusque vers 11 heures. Il y a des endroits où les gens n’ont pas trouvé leurs noms [sur les listes], mais nous considérons qu’il s’agit de doublons. Nous supposons que là où des problèmes ont été signalés, on a pu prendre des solutions."

 

La machine à voter pose de nouveau problème

 

Un des problèmes majeurs qui avaient cristallisé les débats depuis le début de la campagne, c'est la machine à voter. Cet outil n'a pas été facile d'utilisation pour tout le monde, a témoigné Jonas Tshiombela, membre du comité laïc de coordination et président  de l'ONG Nouvelle société civile. 

"Il y a eu du souci concernant les vieilles personnes qu’on doit orienter. Dans une salle j’ai vu des témoins de partis politiques qui ont dû assister les vieilles personnes qui ont des problèmes avec l’outil informatique. Donc j’estime qu’il y a des problèmes au niveau des gens qui n’ont pas de maîtrise de la nouvelle technologie ou qui arrivent devant les écrans pour la première fois."

 

Achats de vote 

De leur côté, les candidats de l'opposition, disent craindre "un désordre organisé" par le pouvoir, pour reprendre les termes employés par Felix Tshisekedi. Mais avant même la fermeture des bureaux, et les éventuels recours de l'opposition, certains s'indignent aussi dans la société civile des achats de vote. C'est notamment le cas de Georges Kapiamba, le président de l'Association congolaise pour l'accès à la justice accuse en effet le pouvoir congolais d'avoir participé à des tentatives d'achats de voix.  


"A Kindu le ministre provincial des Finances s'est rendu dans plusieurs bureaux de vote où il a remis de l'argent aux électeurs pour qu'ils votent pour le candidat du pouvoir. Dans le Haut Katanga aussi des agents de l'Etat étaient impliqués. Ils ont facilité le vote de plusieurs personnes à plusieurs endroits."