La sale vérité
27 juillet 2010Que s'est-t-il passé? Dans la nuit de dimanche à lundi, explique la Tageszeitung, le site internet WikiLeaks a transmis des informations détaillées sur l'intervention militaire en Afghanistan à d'importants organes de presse. Des informations qui confirment toutes les craintes et les suppositions des opposants à la guerre. En clair, celle-ci est hors contrôle depuis bien plus longtemps que ce que veulent bien admettre les responsables. Dès lors, poursuit le quotidien, il devrait être possible d'avouer que l'armée allemande est dans l'impossibilité d'exécuter correctement sa mission de reconstruction dans les conditions qui sont celles de l'Afghanistan. Elle n'a tout simplement rien à faire là-bas, conclut le journal.
Pour la Süddeutsche Zeitung, les documents publiés par WikiLeaks - plus de 90.000 pages - ont à eux seuls le pouvoir d'anéantir le dernier espoir d'une victoire militaire et politique en Afghanistan. Ils vont attiser l'opposition à la guerre en particulier aux Etats-Unis, à quatre mois d'élections décisives. Mais au fond, ces documents ainsi que Washington et ses 45 alliés restent dans l'incapacité d'expliquer le vrai dilemne: pourquoi l'Afghanistan parvient toujours à se soustraire à la paix. Tant de papiers pour si peu de réponses, c'est décourageant, estime le journal.
Au Cambodge, le tribunal chargé de juger les responsables du régime khmer rouge a condamné Douch, l'ancien chef du centre de détention S21 a 35 ans de prison. Un verdict historique selon la Neue Osnabrückner Zeitung, un premier pas vers la réconciliation dont le pays a tant de besoin. Le quotidien comprend toutefois la déception des victimes qui auraient aimé voir le bourreau condamné à la perpétuité. Il suffit d'avoir vu une fois la prison S21 - les minuscules cellules, les instruments de torture et les regards terrifiés des prisonniers photographiés à la demande de Douch, pour comprendre ce qu'il a fait subir à ses semblables.
Pour la Berliner Zeitung, le tribunal a bien fait malgré tout car même si Douch était d'une brutalité extrême, il n'était qu'un exécutant du régime de Pol Pot. Les juges savent qu'ils ont besoin de lui pour les quatre procès à venir, ceux des véritables architectes du génocide cambodgien. Des procès qui s'annoncent bien plus compliqués que celui de l'ancien chef du S21, remarque le journal. Tout doucement et sans faire de bruit le gouvernement actuel commence déjà à mettre des bâtons dans les roues des enquêteurs.
Auteur: Konstanze von Kotze
Edition: Frejus Quenum