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La présidentielle en France passionne les internautes

8 mai 2017

Le second tour de la présidentielle en France a été suivi de très près par de nombreux Africains. Dès l’annonce des premières estimations, les internautes ont rivalisé en commentaires sur les réseaux sociaux.

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Frankreich Präsident Emmanuel Macron spricht vor dem Louvre in Paris
Image : Reuters/B. Tessier
La candidate du Front National après avoir  voté dans son fief à Hénin-Beaumont dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France
La candidate du Front National après avoir voté dans son fief à Hénin-Beaumont dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-FranceImage : Reuters/P. Rossignol

La nuit a été longue. Sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes ont exprimé leur soulagement après l’annonce de l’élection d’Emmanuel Macron. "Macron, est le plus jeune président de l’histoire de la France contemporaine. Et c’est un symbole de rupture qui devrait nous inspirer en Afrique"  a écrit  Mahamat Assileck, un blogueur tchadien. "Macron, belle leçon de démocratie. Toutefois la françafrique est loin de se rompre. Peut-être un déclic pour nos pays pour renégocier les contrats pour que ce soit "gagnant-gagnant",  selon Issa Garba. Et cet activiste de la société civile du Niger, fonde son espoir sur Emmanuel Macron :

"Ce que nous attendons de lui, c’est qu’il  impose l’Alternance démocratique en Afrique. Que les dictateurs  s’en aillent. Pour que l’Afrique puisse connaître un nouveau souffle de démocratie. Que les flux financiers illicites qui sortent de l’Afrique pour les autres pays, dans les comptes offshores puissent s’arrêter. Que les dictateurs soient sanctionnés et isolés sur le plan international. L’Afrique aujourd’hui, c’est la  misère. L’Afrique, c’est vraiment les refugiés politiques, l’Afrique ce n’est rien d’autre que le détournement des deniers publics, la mal-gouvernance et le clanisme..."

Soulagement après l’élimination de Marine Le Pen

Marine Le Pen au sortir d'une audience que lui a accordée le président tchadien, Idriss Déby Itno le 21 mars 2017 dans son fief à Amdjarass (Est du Tchad)
Marine Le Pen au sortir d'une audience que lui a accordée le président tchadien, Idriss Déby Itno le 21 mars 2017 dans son fief à Amdjarass (Est du Tchad)Image : Getty Images/AFP/B. Adji

Même s’ils sont soulagés par sa défaite, certains internautes estiment que la présidente du Front National a tout de même gagné son pari. Car, le FN de Marine Le Pen  a fait deux fois plus de voix qu'en  2002, où son père, Jean-Marie Le Pen, n’avait obtenu que 16,86 % au 1er tour, face à Jacques Chirac crédité de seulement 19,88 %.
Au second tour, Chirac l’avait emporté avec 82,21 % des suffrages, grâce au soutien massif de la gauche, qui a de nouveau appliqué le concept du front républicain face au candidat du Front national. Avec ces 34,4% au second tour, Marine Le Pen vient de prouver que l'idéologie du FN convainc de plus en plus les Français. Et il va falloir le prendre en compte, conseille Laurence Ndong. La militante du mouvement "Tournons la page" croit savoir que Marine Le Pen est un danger particulièrement pour l’Afrique :

"Je pense qu’il faut qu’on fasse attention. Il faut travailler à tuer ses idées. Les gens se rendent compte qu’elle vend du vent. Qu’elle vend de la haine et que le monde n’a pas besoin des idées qu’elle propose. Je lui ai rappelé que son propre père, Jean-Marie Le Pen était l’ami d’Omar Bongo qui finançait la campagne du Front National. Elle est allée au Tchad pour cela. Idriss Déby, c’est un dictateur. Idriss Déby opprime son peuple. Il est là parce qu’il a opéré un passage en force, un coup d’état militaro-électoral. Il ne respecte pas les droits humains. Donc, en allant le voir, elle montre bien qu’elle s’inscrit dans la logique françafricaine "

Aussi curieux que cela puisse paraître, une frange d’Africains vivant en France ou sur le continent ont regretté la défaite de la candidate de l’extrême-droite française. "Marine Le Pen incarne la rupture. Si elle était élue, l’Afrique allait recouvrer sa souveraine et son indépendance", s’est lâché, dépité, un activiste de la société civile congolaise. Le repli identitaire est la seule solution pour l’éclosion de l’Afrique, a-t-il conclu.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona