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La presse camerounaise minée par plusieurs maux

7 juillet 2020

Alors que le procès du journaliste Amadou Vamoulké a repris, ses confrères sont inquiets. La presse camerounaise a perdu des points, selon RSF.

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Selon Reporters sans frontières, la presse camerounaise est un mauvais exemple
Selon Reporters sans frontières, la presse camerounaise est un mauvais exempleImage : DW/M. Kindzeka

Le procès du journaliste Amadou Vamoulké a repris mardi (07.07.20). L'ancien patron de l'audiovisuel camerounais est détenu depuis quatre ans. Il est accusé de détournement de fonds publics.

C'est un procès qui relance au Cameroun, l'épineux débat sur la liberté de la presse.

Une inquiétude s'empare des journalistes camerounais quant à l'issue de ce procès. Une inquiétude aussi face à cette situation préoccupante et permanente de crainte et d'autocensure.

Lire aussi → Le calvaire des journalistes africains

Corruption, trafic d'influence…

Corruption, trafic d'influence, intimidations, arrestations abusives, sont quelques maux qui minent le quotidien de la presse camerounaise.

"On a plus affaire avec une presse aux ordres" (journaliste camerounais)

Le quatrième pouvoir a perdu son rang dans ce pays qui est cité par Reporters sans Frontières, comme un mauvais exemple de la liberté de la presse en 2020.

Lire aussi → Les médias camerounais surveillés de près par le CNC

Selon Dimitri Amba, du journal "le Messager","On assiste à de nombreux abus et interprétations par le simple fait qu'un journaliste a pu mettre à nu un scandale des personnes incriminées. Au lieu de faire un droit de réponse par exemple, ces personnes préfèrent mettre le journaliste en difficulté".

Outre le cas du journaliste Amadou Vamoulké, détenu depuis quatre ans sans avoir été jugé, il y a bien d'autres exemples similaires.

Paul Chouta, un lanceur d'alerte, a été incarcéré pour diffamation il y a 12 mois sans être jugé.

Une presse aux ordres?

Le journaliste Samuel Wazizi est mort en détention en août 2019
Le journaliste Samuel Wazizi est mort en détention en août 2019Image : twitter.com/@FAJafrica

Ernesto Yene, un proche de ce lanceur d'alerte, estime que le climat politique déteint sur l'exercice du métier de journaliste au Cameroun:

"On est dans un pays où le métier de journaliste peut faire perdre la liberté et la vie. La presse n'est pas autonome financièrement et même techniquement, on a plus affaire avec une presse alimentaire et une presse aux ordres. Il y a un problème lorsqu'on se réfère aux cas Wazizi ou BiBi Ngota et même plus proche, le cas Paul Chouta".

Les entraves à la liberté de la presse au Cameroun constituent donc un problème très préoccupant certes, mais qui peut être résolu, pense Odile Pahaï, web journaliste:

"On a des gens qui se réveillent et se disent journalistes. Voilà pourquoi, on se retrouve avec des Unes étriquées. Nous attendons l'application de certaines résolutions pour assainir le milieu. Pour l'instant, c'est pas encore ça."

Alors que le procès a repris, Reporters sans Frontières demande la remise en liberté de l'ex-directeur général de la CRTV, Amadou Vamoulké. Celui-ci n'est pas poursuivi par la justice camerounaise en tant que journaliste.