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La péninsule arabique et l’Iran ébranlés

18 février 2011

A Bahreïn, des milliers d'opposants se sont réunis pour les funérailles des trois personnes tuées jeudi matin à Manama. Tandis qu'en Iran, les partisans du régime ont appelé à pendre les dirigeants de l'opposition.

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Des milliers d'opposants se sont réunis pour les funérailles des victimes de l'assaut conduit jeudi par l'armée
Des milliers d'opposants se sont réunis pour les funérailles des victimes de l'assaut conduit jeudi par l'arméeImage : dapd

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas car, depuis le début de la semaine, la répression et la force ont repris le dessus. A Bahreïn, environ 15.000 opposants en deuil se sont réunis dans le calme pour les funérailles des trois victimes des violences de jeudi qui ont fait par ailleurs plus de deux cents blessés. Dans cette région, les autres monarchies pétrolières comme l'Arabie Saoudite ou encore le Qatar et les Emirats arabes unis redoutent une contagion de ces troubles. Réunis jeudi à Bahreïn, ceux-ci ont fait savoir qu'ils soutenaient à la fois politiquement, mais aussi militairement, ce pays.

Derrière cette réaction, il y a la peur, brandie mais nullement confirmée, que l'Iran cherche à encourager ces troubles pour provoquer un embrasement des populations chiites dans cette région et notamment en Arabie saoudite où ils représentent seulement 15% de la population, mais sont présents dans les régions pétrolifères de l'ouest.

Les manifestations de l'opposition lundi ont provoqué un durcissement du régime à Téhéran
Les manifestations de l'opposition lundi ont provoqué un durcissement du régime à TéhéranImage : picture alliance/dpa

Reprise en main

En Iran le gouvernement semble également reprendre la main avec une manifestation orchestrée selon toutes vraisemblances par le pouvoir. Des milliers de partisans du régime se sont rassemblés vendredi à l'université de Téhéran. Ils réclament que les principaux leaders de l'opposition soient condamnés à mort. Directement visés : l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, tous deux assignés à domicile. A l'issue de la prière de ce vendredi, les partisans du régime ont poursuivi leur rassemblement qui marque sans conteste un durcissement du régime, lequel a été surpris par la mobilisation organisée par l'opposition lundi dernier et est en train de resserrer les rangs. Ce qui laisse présager le pire.

Enfin, au Yémen les violences ont déjà fait trois morts jeudi dans des heurts qui se sont poursuivis jusque dans la nuit. Des milliers de manifestants se sont de nouveau rassemblés dans la ville de Taïz, au sud du Yémen. Comme la veille, des groupes rivaux, opposants et partisans du régime, se font face. Cette tension laisse redouter une nouvelle escalade de la violence dans ce pays où un habitant sur deux possède une arme. La situation du Yémen, un pays pauvre et servant de refuge à Al-Qaida, est aujourd'hui très préoccupante.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard