La nouvelle stratégie américaine en Afghanistan
1 décembre 2009Selon un responsable de l'administration Obama, le président va annoncer le déploiement de 30 000 soldats sur 6 mois. Ils sont actuellement 68 000 sur le sol afghan. Un renforcement donc massif, mais limité dans le temps : c'est la nouvelle stratégie du président, qui depuis quelques jours ne cache pas ses intentions. La semaine dernière, lors de la visite du premier ministre indien aux Etats-Unis :
« Ce que je peux vous dire, et je l'ai déjà dit par le passé, c'est qu'il est dans notre intérêt stratégique de faire en sorte qu'Al Qaida et ses alliés extrémistes ne puissent pas agir efficacement dans cette zone. »
Après les allusions évasives, Barack Obama va apporter plus de détails. Il devrait donc répondre en partie au souhait du Général Mc Chrystal, qui commande les forces des Etats-Unis et de l'Otan en Afghanistan, le général qui demande l'envoi de 40 000 soldats, c'est 10 000 de plus que ce que prévoit le président. Barack Obama sollicitera certainement ses alliés pour compléter l'effectif.
Avec cette nouvelle stratégie, le président américain prend aussi un risque politique : l'opposition républicaine réclame bien sûr davantage, et dans son propre camp, nombreux sont ceux qui sont opposés à l'envoi de troupes supplémentaires. Car pour eux, la menace du terrorisme international ne vient pas d'Afghanistan. Richard Haas préside le groupe d'experts "Council on Foreign Relations", le Conseil des affaires étrangères :
« L'Afghanistan est bien sûr un pays important. Mais il n'a pas de rôle déterminant pour l'avenir des Etats-Unis ou pour la sécurité nationale des USA. L'Afghanistan n'a rien de particulier pour les terroristes. L'idée que l'Afghanistan a un rôle central dans la lutte internationale contre le terrorisme est tout simplement fausse. »
Le président devrait expliquer comment il compte financer ces renforts.Car selon certains experts, il faut compter 1 million de dollars par soldat en Afghanistan. Il évoquera aussi le retrait à terme des troupes américaines. Ce soir, plusieurs millions de ses compatriotes seront devant leur téléviseur pour suivre le discours. Beaucoup d'entre eux sont las de cette guerre commencée il y a huit ans.