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La nouvelle Commission déjà critiquée

Philippe Pognan11 septembre 2014

La plupart des journaux allemands critique la composition de la future Commission européenne. Son nouveau président Jean-Claude Juncker aurait fait de mauvais choix en redistribuant les différents ressorts.

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Jean-Claude Juncker a présenté "sa" commission mercredi
Jean-Claude Juncker a présenté "sa" commission mercrediImage : Reuters/Yves Herman

C'est là l'essence même de la majorité des commentaires qui visent surtout une nomination en particulier : celle du Français Pierre Moscovici, nommé mercredi commissaire européen aux Affaires économiques.

"Pierre Moscovici, Commissaire aux Affaires économiques de l'Union européenne ! titre le quotidien Die Welt. Quel signal ce choix peut-il être pour les Allemands qui croyaient en la promesse que l‘Euro serait aussi stable que l'était jadis le Deutsche Mark ? Comment Moscovici pourrait-il, même s'il le voulait, faire des remontrances à son successeur au ministère français de l'Economie et des Finances, lui inculquer la volonté de faire des réformes et des économies, alors qu' à ce poste, il a lui-même toujours enfreint les règles en vigueur dans l'Union, à savoir maintenir le déficit budgétaire en dessous de 3% du P.I.B ?Le gouvernement allemand a perdu toute influence sur la formation de la nouvelle Commission!, critique le journal et relève : Berlin a échoué à empêcher la nomination de Moscovici au poste de Commissaire de l‘ Euro, et se contente maintenant d'en minimiser l'impact pour l'Union européenne !"

L'ex-ministre francais des Finances et commissaire aux Affaires économiques: Pierre Moscovici
L'ex-ministre francais des Finances et commissaire aux Affaires économiques: Pierre MoscoviciImage : picture-alliance/AP


"Le loup dans la bergerie ?", s'interroge en titre le journal Westfälische Nachrichten à propos de la nomination de Moscovici. Et, évoquant les dérapages budgétaires multiples et répétés de la France, le quotidien livre la réponse : OUI !

Sur le même ton, le quotidien Badische Zeitung relève que "le nouveau président de la Commission a donné le ressort monétaire à la France et les services financiers à la Grande-Bretagne. C'est comme si on confiait la garde de l'agneau au loup !"

Le journal économique Handelsblatt ajoute que L'Allemagne, première puissance économique d'Europe, se contente de la responsabilité de l'économie numérique. C'est un ressort d'avenir certes, mais bien moins important que les vrais ressorts-clés. Il y a deux explications possibles à cela, estime l'éditorialiste : soit l'Allemagne a repris son rôle de serviteur lors des négociations en vue des nominations des commissaires européens, soit la chancelière pense qu'à la fin, tout dépend d'elle de toute facon.

En première page, die Tageszeitung titre : "Oettinger sera écran de veille" avec la photo du nouveau commissaire à l'Economie numérique sur un écran d'ordinateur. La taz critique le manque de clarté des différents ressorts entre la vingtaine de commissaires qui font le travail et les sept vice-présidents de Commission qui doivent s'assurer que les directives de Juncker soient appliquées. Le journal parle de mêli-mêlo: "Les nouveaux domaines de travail seront gérés par plusieurs commissaires avec des responsabilités peu claires ou doubles. Qui est maintenant chargé de l'Euro – le vice-président Dombrovski ou bien le nouveau commissaire à l'Economie Moscovici ? Qui est en charge de l'Internet – l'Estonien Ansip ou bien l'Allemand Oettinger ? Ou bien est-ce que Juncker sera finalement le "grand Zampano", qui, finalement, décide de tout et de rien? Oettinger nommé à l'Economie numérique joue-t-il seulement le rôle d'un économiseur d'écran ?" ironise la taz.

L'Allemand Günther Oettinger est le nouveau commissaire à l'Economie numérique
L'Allemand Günther Oettinger est le nouveau commissaire à l'Economie numériqueImage : picture-alliance/dpa/Julien Warnand