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LA NOUVELLE ARMEE DE STRUCK

Christophe LASCOMBES14 janvier 2004
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Pour la Süddeutsche Zeitung, Peter Struck est dans l'air du temps. Sa nouvelle structure répond aux exigences modernes. Défendre le pays avec une armée forte en matériel et en hommes comme à l'époque de la Guerre Froide n'est plus de mise. Aujourd'hui, à part les terroristes, plus personne ne menace véritablement l'Allemagne. Par contre, Berlin devra vraisemblablement de plus en plus souvent participer à des opérations de maintien de la paix, comme au Kosovo ou en Afghanistan. A l'avenir, la Bundeswehr devra aussi être en mesure de participer à une troupe d'intervention internationale ou europénne, c'est-à-dire être capable de faire la guerre, souligne le journal. La Frankfurter Allgemeine Zeitung, elle, relève deux problèmes de taille pour Peter Struck. La Constitution allemande attribue principalement une mission de défense nationale à la Bundeswehr. Et le fait que, comme en 1994, la légitimation par les Nations Unies suffise pour transformer l'armée allemande en armée d'intervention extérieure n'y change rien. Deuxièmement : lorsque le Ministre de la Défense présente comme secondaire, voire négligeable, la nécessité de la prévention militaire pour sa propre population, il pose aussi la question de savoir s'il faut vraiment dépenser plus de 23 milliards d'euros pour empêcher d'autres peuples du monde de s'entretuer. Pour Die Welt, cette restructuration est une déclaration de guerre de Peter Struck à sa colllègue ministre de la Santé Renate Schmidt. Et dans le débat qui s'ouvre concernant la nécessité des services militaire et civil, le patron des armées a bien montré que c'était lui qui donnait les ordres. Mais si Struck maintient la conscription, c'est surtout pour assurer le financement à moyen terme de sa réforme. Les appelés coûtent en effet moins cher que les engagés. Mais cet argument est faible car dépourvu de toute logique militaire et ne risque pas de tenir longtemps face à ceux qui veulent supprimer le service armé. La Frankurter Rundschau enfin conclut : Peter Struck est en pleine contradiction avec ses devises d'engager l'armée dans le monde entier mais d'en limiter la taille pour des raisons budgétaires. Si l'armée allemande devient plus apte au combat, militairement parlant l'Allemagne n'en reste pas moins une puissance moyenne, ancrée au sein d'une alliance, et destinée à garantir la paix. Les contraintes budgétaires resteront les mêmes pour un autre gouvernement. Et les citoyens allemands ont aujourd'hui d'autres priorités qu'un engagement militaire de leur pays dans le monde entier.