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La mort d'Abou Bakr al-Baghdadi vue d'Afrique

Carole Assignon
28 octobre 2019

L'annonce de la mort du chef du groupe Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi suscite notamment des réactions dans des pays comme le Mali.

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Abu Bakr al-Bagdadi
Image : picture-alliance/AP Photo/

Il était l’homme le plus recherché du monde. Depuis l’annonce de la mort du chef du groupe Etat islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdad, dans un raid de l’armée américaine, les réactions se multiplient. Pour le Kremlin, qui dit toujours attendre une confirmation, ce serait "une importante contribution" à la lutte contre le terrorisme. Pour Paris, il s’agit d’une "étape importante", mais la "bataille" contre le "terrorisme" se poursuit.

En Afrique dans des pays comme le Mali, des djihadistes ayant fait allégeance au groupe Etat Islamique sont toujours présents dans le pays. De la fusion du MUJAO et des Signataires par le sang est né en effet le groupe djihadiste Al-Mourabitoune. 
Et c'est l'État islamique dans le grand Sahara (parfois désigné par le sigle EIGS), l’une des branches d’Al-Mourabitoune, qui a prêté allégeance à l’EI et à son "calife", Abou Bakr al-Baghdadi, qui l’a reconnu officiellement le 30 octobre 2016. 
L’annonce de la mort de ce dernier ne devrait pourtant pas changer grand-chose au Mali, selon l’éditorialiste et chercheur Adam Thiam, qui est par ailleurs auteur du rapport "Centre du Mali : enjeux et danger d’une crise négligée". “Je ne pense pas que la mort de Baghdadi les laisse indifférents mais il est possible qu’elle n’ait pas de grand effet sur le moral des troupes ou sur leur capacité d’organisation, parce que l'Etat islamique dans le grand Sahara est une franchise. Elle est indépendante de l’Etat Islamique tel qu'on l’a vu en Syrie. Et de toutes manières les enjeux pour l'Etat islamique dans le grand Sahara sont des enjeux locaux. En Syrie, en Irak, l’Etat islamique est souvent à couteaux tirés avec Aqmi. Au Sahel pour l’instant ce n’est pas le cas" explique t-il.

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Les forces maliennes et étrangères continuent de traquer les groupes djihadistes dans le centre et le nord du Mali.Image : Getty Images/AFP/P. Guyot

Des djihadistes toujours très actifs

Tout comme l’EI, l’EIGS s’est également rendu coupable de meurtres mais aussi d’enlèvements. Au Mali, c’est surtout le centre et le nord du pays qui sont pris pour cible par les djihadistes. Selon Baba Moulaye Haidara du Forum des organisations de la société civile de Tombouctou "chaque fois qu’on élimine quelqu’un de nuisible c’est bon. Parce que le monde a besoin de paix. Donc chaque fois qu’on élimine quelqu’un qui freine la paix c’est bien si c’est la solution. Mais encore faut-il que ce soit des poissons plus proches de nous, plus nuisibles chez nous, tous les chefs terroristes qui foisonnent dans le Sahel".

D’Ansarou Islam, le groupe du prêcheur salafiste Ibrahim Malam Dicko, au Groupe pour le soutien de l'islam et des musulmans (GSIM) de l'émir touareg Iyad Ag Ghali qui a prêté allégeance à Al-Qaïda, il existe en effet une multitude de groupuscules terroristes et djihadistes qui continuent de mener des attaques dans la région du Sahel et au-delà. 

Le porte-parole de l'EI a par ailleurs aussi été tué dimanche dans un raid mené dans le nord de la Syrie selon les forces kurdes.

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Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique