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La justice angolaise répond à Isabel dos Santos

Hugo Flotat-Talon | Avec agences
13 mai 2020

Le bureau du procureur général angolais a répondu à Isabel dos Santos. Il n’abandonne pas ses accusations. La fille de l’ancien président Jose Eduardo dos Santos est accusée d’avoir "siphonné l’économie angolaise".

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Milliardärin Isabel dos Santos
Image : picture-alliance/dpa/M. Metzel

Le bureau avait promis une réponse aux accusations d’Isabel dos Santos ce mardi (12.05). Elle est arrivée rapidement, ce mercredi. 

Et si la justice parle d’une enquête en cours, elle reste droite dans ses bottes et ne retire pas ses accusations contre la femme d’affaire angolaise.

Que dit Isabel dos Santos ?

Ce mardi (12.05), la milliardaire, fille de l’ancien président près de 40 ans Jose Eduardo dos Santos (entre 1979-2017), affirmait que, pour lui confisquer une partie de ses avoirs en Angola et au Portugal, la justice se serait appuyée sur un faux document. Un faux passeport plus précisément, qui ne serait même pas signé de sa main, mais de celle de Bruce Lee, réalisateur et acteur de kung-fu dans les années 70.

Cela parait surréaliste, mais Isabel dos Santos a publié une photo du dit passeport sur Twitter. Photo où elle met en exergue aussi une date de naissance erronée et un numéro de passeport incorrect.

"Au regard de ces preuves falsifiées, il est désormais clair que l'Etat angolais (...) a fabriqué un dossier destiné à obtenir une décision injuste et illégale contre moi", a écrit la femme d’affaire sur Twitter.

Comment réagit la justice ?

Dès mardi, le parquet de Luanda évoquait "une plaisanterie ". Il a réagi plus en détails ce mercredi. "L’authenticité du document fait l'objet d'une enquête", dit le bureau du procureur généralMais les accusations sont maintenues et le bureau assure que d’autres documents ont été pris en compte pour la saisie des avoirs.

Rappelez-moi… De quoi est accusée Isabel dos Santos ?

L’affaire ou les affaires Dos Santos ont éclaté et pris de l’ampleur après le changement à la tête du pouvoir angolais entre José Eduardo dos Santos et João Lourenço. L’actuel chef de l’Etat a fait de la lutte contre la corruption un de ses chevaux de bataille.

Aujourd’hui Isabel dos Santos est accusée, notamment, de fraude, détournement de fonds et blanchiment d’argent. Les justices angolaise et portugaise ont ordonné le gel de ses comptes bancaires et la saisie de certains de ses avoirs dans les deux pays.

 Sindika Dokolo, le mari d’Isabel dos Santos mis en cause lui aussi,
Sindika Dokolo, le mari d’Isabel dos Santos mis en cause lui aussi,Image : privat

Le Consortium international des journalistes d'investigation accuse aussi Isabel dos Santos d’avoir "siphonné l’économie angolaise". 

Ce sont les fameuses enquêtes, on vous en déjà parlé, des Luanda Leaks, publiées en début d’années. Des enquêtes complexes : on parle de montages financiers, de blanchiment d’argent, de comptes cachés

Aujourd’hui, rien qu’en Angola, la justice lui en tous cas plus d’un milliard de dollars. La fortune de celle considérée comme la femme la plus riche d’Afrique (par le magazine américain Forbes) est estimée à plus de deux milliards de dollars.

Ce mercredi, contacté par la DW, le mari d’Isabel dos Santos mis en cause lui aussi, refuse de s’exprimer pour l’instant.

L’agence de relations publiques en charge de la communication d’Isabel dos Santos n’a pas non plus répondu à notre demande d’interview à l’heure de la publication de cet article.