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La jeunesse tchadienne veut s'exprimer en politique

Blaise Dariustone
27 août 2018

Le paysage politique tchadien s'élargit avec un nouveau parti politique. La naissance de l'USR dirigée par François Djekombé confirme une tendance qui s'est annoncée il y a quelques mois.

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Tschad Demonstrationen
Image : DW/D. Blaise

" Personne ne peut empêcher les jeunes de pouvoir faire de la politique " (François Djekombé)

Au Tchad, de plus en plus de jeunes citoyens se lancent en politique. En l'espace de quatre mois, trois nouvelles formations dirigées par des jeunes ont vu le jour.

Ce lundi (27.08.18), un autre parti politique, l'Union sacrée pour la République, USR, dirigée par le journaliste François Djekombé a lancé ses activités. La naissance de ces jeunes partis survient dans un contexte de crise où de nombreuses voix s'élèvent parmi les plus jeunes pour dénoncer les dispositions de la nouvelle constitution qui font qu'un prétendant au poste de président de la République doit doit avoir au moins 45 ans. 

 

Tschad Studentendemo in N'Djamena
Image : DW/D. Blaise

La jeunesse tchadienne déterminée

Après le jeune Succès Masra, ancien économiste en chef à la BAD, la Banque africaine de développement, qui a démissionné pour lancer son mouvement politique "Les Transformateurs", c'est au tour du journaliste François Djekombé de faire ses premiers pas en politique avec son parti USR, l'Union sacrée pour la République.

Pour lui, la disposition qui fixe l'âge minimum d'un candidat à 45 ans est "liberticide". Pour lui en effet, «c'est une manière de ne pas respecter les jeunes. Les gens pensaient que la politique, c'est la chasse gardée d'une catégorie de personnes et que d'autres seront là juste pour critiquer, qu'ils ne peuvent pas véritablement faire la politique. Moi je crois qu'aujourd'hui personne ne peut empêcher les jeunes de pouvoir faire de la politique. C'est en se confrontant sur le terrain que le peuple sera à même de discerner entre le bien et le mal. Nous, au niveau de l'Union sacrée pour la République, nous voulons vraiment nous battre pour que ces barrières soient levées. Donc il faudra que le régime cesse d'avoir peur de la jeunesse.»

Tschad Präsident Idriss Deby und Gattin Itno
Image : picture alliance/dpa/Y. Valat


Renouveler la classe politique

Une réaction que partage l'analyste Docteur Sitack Yombatina Béni. Selon lui, la classe politique tchadienne est vieillissante et donc, il est tout à fait normal de promouvoir la jeunesse, capable de réfléchir sur l'avenir du Tchad.

«Si vous prenez les derniers résultats de recensement au Tchad, vous avez entre 49 à 53-54 % de la population qui est jeune", lance cet analyste pour qui il s'agit là d'un électorat extrêmement important. "Tous les problèmes aujourd'hui, ça concerne les jeunes. Il est tout à fait normal qu'aujourd'hui, les jeunes commencent par prendre conscience...

Aujourd'hui par exemple, vous avez des jeunes à 25 ans, à 35 ans, qui sont meilleurs sur le plan économique, sur le plan politique, sur le plan des nouvelles technologies, qui comprennent mieux le langage des jeunes. C'est donc tout à fait normal qu'on ait à promouvoir des jeunes bourrés de talents pour pouvoir mieux réfléchir sur l'avenir et surtout le devenir de nos nations, et surtout de nos populations qui sont de plus en plus jeunes, surtout en Afrique», pense-t-il.


La semaine dernière, l'Union national pour le développement et le progrès UDP, un parti nouvellement créé, a également lancé une pétition pour exiger le retrait de la nouvelle constitution de la 4e République qui consacre tous les pouvoirs entre les mains du chef de l'État Idriss Deby Itno. Une pétition qui vise à recueillir deux mille signatures en un mois.