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Kessy Ekomo plaide la cause de la Centrafrique à l'Onu

Jean-Fernand Koena
30 septembre 2021

La jeune Centrafricaine de 31 ans, Kessy Ekomo, plaide la cause de la Centrafrique à l'ONU. Elle s’engage aussi dans son pays pour lutter contre la désinformation et les discours de haine.

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Kessi Ekomo, un bel exemple pour la lutte contre les discours de haine en Centrafrique
Kessi Ekomo, un bel exemple pour la lutte contre les discours de haine en CentrafriqueImage : Jean Fernand Koena/DW

Courte de taille, la trentaine révolue, Kessi Ekomo fait parler d'elle à travers l’ONG URU qu’elle dirige. Mais c’est quoi URU ?

"URU c'est une organisation qui vise à promouvoir, soutenir et développer le leadership de la jeunesse centrafricaine surtout au niveau local mais aussi à développer les actions de plaidoyer pour vulgariser l'importance de prendre en compte la jeunesse centrafricaine dans les efforts de paix dans le pays et de pouvoir créer un cadre dans les efforts de paix dans le pays. Il s’agit de créer un cadre où on voit construire aussi, contribuer de manière effective à relever le pays."

Doucement mais sûrement, l’ONG URU s'est forgé une bonne réputation dans le paysage des organisations de la société civile centrafricaine. Elle explique ce qu’organisation offre aux jeunes.

"On a une approche différente. La première pour nous est surtout d'accompagner et renforcer la capacité les organisations des jeunes au niveau local donc pour qu'ils soient beaucoup plus visibles mais beaucoup plus structurés pour avoir un impact dans leurs actions. La deuxième est de mobiliser les jeunes individus au fait la jeunesse dans son sens le plus large pour qu'ils puissent repenser la manière dont ils voient le pays. Donc on est là dans le changement de mentalité de rêver le pays dans son meilleur état et voir au fait quel rôle ils peuvent jouer pour atteindre cet objectif-là. Et nous aussi ce qu'on fait c'est de fournir de mini financement et créer un cadre pour pouvoir parler aux jeunes mais aussi leur donner l'occasion de s'exprimer sur la réalité du pays".

Étienne Ndongou Maïdou  l'Organisation des Artisans pour le Développement socio-économique et professionnel des Jeunes
Étienne Ndongou Maïdou l'Organisation des Artisans pour le Développement socio-économique et professionnel des JeunesImage : Jean Fernand Koena/DW

Des organisations locales comme l'Organisation des Artisans pour le Développement socio-économique et professionnel en faveur des Jeunes (OASDPJ) bénéficie de l'expertise de URU et d'un mini financement. Étienne Ndongou Maïdou en est le président.

"On a depuis toujours travaillé avec URU dans le domaine de la formation par apprentissage de métier spécialisé, telle que la menuiserie, la construction métallique, la maroquinerie, coiffure, agropastorale etc. Nous avons reçu un financement donc vous savez la consolidation de la paix c'est la jeunesse qui est à la base".

Yacoub Sonkpa fait la maroquinerie pour contribuer à renforcer la cohésion sociale. Ce jeune musulman a autour de lui et dans son atelier des jeunes de sa communauté qu'il forme à tanner la peau et à fabriquer les articles.

"Ça fait presqu'un an, est ce travail-là procure le bonheur. Par la grâce de Dieu, cela nous a aidé à payer les polycopies et la scolarité".

Si la détermination de Kessy renforce la cohésion sociale, elle est peinée de voir les discours de haine détruire la construction de la paix. Kessy Ekomo envisage donc de changer de paradigme pour s'attaquer à la racine du mal à travers les recherches.

Le reportage de Jean-Fernand Koena à Bangui

"On a vu émerger ces deux trois dernières années une dynamique qui se retrouve autour de discours de haine et de la désinformation et touchent certains partenaires du pays mais dans des dimensions qui normalement ne devraient pas toucher les populations parce que c'est hautement politique. Mais on voit que ces discours de haine et ces désinformations se sont déployés au niveau des communautés. Et ça c'est un phénomène en termes de recherches et c'est un cas d'école. Comment on a shifté de différents partenaires et comment l'arrivée de nouveaux partenaires à déclencher un phénomène de discours de haine de désinformation, ça intéresse en termes d'analyse. Mais quand un pays arrive à ce niveau où on commence à l'analyser sur cette thématique là c'est que c'est grave. Personne ne s'y attendait déjà, l'ampleur de la chose est forte que ça mérite pour certaines universités de pouvoir l'analyser. Et je pense que c'est une bonne chose mais ce que je regrette cette analyse profonde comme l'a fait n'a pas été faite au niveau de la Centrafrique. On a ce gap intellectuel de la chose où on parle mais on n'écrit pas, on n'analyse pas ce qui nous arrive, donc il n'y a pas de traces de ce qui nous arrive. M'en rendant compte de tout cela, je me suis dit que travailler avec URU c'est bien. J'ai décidé de me concentrer sur la recherche académique et de donner de l'information de la Centrafrique par les Centrafricains".

La jeune femme battante symbolise aujourd’hui, la voix des jeunes qui aident des jeunes à aider d’autres jeunes et donner espoir à une génération affectée par les crises traversées par la Centrafrique.