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La fronde sociale ne faiblit pas au Chili

Rémy Mallet
22 octobre 2019

Les journaux allemands ont commenté la crise sociale qui a fait plusieurs morts au Chili depuis vendredi, où les manifestants protestent contre la hausse du prix des transports publics.

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Chile Proteste Zusammenstöße mit der Polizei
Image : Reuters/I. Alvarado

La situation dans le pays est bien surprenante, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui souligne que ces dernières années, le Chili a été pris comme un exemple, à cause notamment de son revenu par habitant élevé et son économie forte à l'exportation. Le chômage, l’inflation et la dette publique étaient aussi faibles. 

"Pourtant, poursuit le journal, c'est précisément une question économique qui a provoqué de graves troubles. En plus, le fait que des soldats soient déployés dans la capitale pour la première fois depuis la fin du régime de Pinochet montre combien la situation est dramatique."

Certes le taux de croissance en Chili est de 2,5% et l’inflation à seulement 2%, mais, estime der Spiegel, pour une grande partie de la population, cette tendance économique positive n’a eu que peu d’impact. "La hausse des coûts de la santé et de la vie et la baisse des retraites a exacerbé la frustration", analyse der Spiegel.  

Sur son site, die Zeit attribue le fossé entre riches et pauvres au Chili au système économique néolibéral, introduit sous la dictature militaire de Pinochet puis poursuivi par les gouvernements démocratiques. "Ces politiques ont eu pour conséquence la privatisation de l’éducation, la santé, et les systèmes de retraite", note le journal. 

"Quant au président conservateur Sebastián Piñera, continue de parler d'un 'petit groupe de criminels" derrière le 'vandalisme'. Et au lieu de prendre au sérieux le mécontentement de la population, le gouvernement réagit avec violence et répression", se désole die Zeit. 

 

Syrie : une proposition qui surprend 

 

La proposition de la ministre allemande de la Défense d’établir une zone de sécurité internationale dans le Nord de la Syrie a aussi fait réagir. "La proposition d’Annegret Kramp-Karrenbauer a le potentiel de changer fondamentalement la politique étrangère allemande", souligne la Süddeutsche Zeitung. 

Ce serait un changement radical car, poursuit le journal de Munich, depuis la fondation de la République fédérale d'Allemagne, aucun gouvernement allemand n'a jamais lancé d'opération militaire, même en dehors du territoire de l'OTAN. 

La Süddeutsche Zeitung souhaite par ailleurs que l’Allemagne assume davantage de responsabilités dans le monde, surtout en ce qui concerne sa propre sécurité. 

Sceptique, la Neue Osnabrücker Zeitung estime pour sa part "qu'une telle zone de protection de l’ONU avait déjà lamentablement échoué pendant la guerre de Yougoslavie". 

Moins dubitative, la Neues Deutschland voit déjà Berlin assumer une fonction importante dans cette éventuelle zone de sécurité, Berlin étant actuellement membre du Conseil de sécurité de l'ONU. 
 

"Pour ce faire, écrit le journal, Angela Merkel, la chancelière, le chef de la diplomatie Heiko Maas et Kramp-Karrenbauer devraient parler un langage clair et simple au sein de l'OTAN et établir enfin des ponts avec Moscou".