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La France inquiète ses voisins

Anne Le Touzé21 novembre 2012

La presse commente toujours le possible déploiement de missiles « Patriot » à la frontière turco-syrienne. Mais les journaux s'intéressent également à la dégradation de la note de la France par l'agence Moody's.

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Image : Reuters

Le gouvernement français a réagi de façon décontractée au coup de semonce de l'agence Moody's, constate la Süddeutsche Zeitung. Mais ce calme est trompeur : la France risque bien d'être la prochaine sur la liste des pays de la zone euro en difficulté. Le journal passe en revue les faiblesses françaises : gachis d'argent public, semaine de 35 heures et charges trop lourdes pour les entreprises, marché de l'emploi trop rigide, déficit commercial... mais surtout, une croissance trop faible.

Le patient français est en passe de devenir un gros problème, renchérit la Landeszeitung de Lüneburg. La deuxième puissance économique européenne souffre depuis des années de son incapacité à se réformer. La dégradation de la note française n'est donc qu'une conséquence logique. Le nouveau président Hollande ne va pas pouvoir tenir sa promesse de remplacer par une ligne plus douce le processus de rigueur engagé par son prédécesseur sur le « modèle allemand ». Paris doit agir pour éviter une contamination. La France est en effet le principal partenaire économique de l'Allemagne. Il serait fatal pour la zone euro que l'Allemagne ait de la fièvre.

Coup de main de l'OTAN à la Turquie

En plus de deux batteries de missiles, l'Allemagne pourrait déployer jusqu'à 170 soldats à la frontière turco-syrienne selon la Süddeutsche Zeitung
En plus de missiles, l'Allemagne pourrait déployer jusqu'à 170 soldats à la frontière turco-syrienne selon la Süddeutsche ZeitungImage : picture-alliance/dpa

Die Welt s'inquiète du possible déploiement de missiles « Patriot » le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie, qu'Ankara s'apprête à demander formellement à l'OTAN. L'Allemagne fournirait deux batteries de ces missiles sol-air à moyenne portée. Pour le quotidien de Munich, c'est un projet risqué. L'Alliance a-t-elle des informations sur une attaque imminente des forces de Bachar al-Assad contre la Turquie? Pas officiellement, en tout cas. Ce que l'on sait en revanche, c'est que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ouvertement dénoncé Israël comme un « Etat terroriste », sans condamner d'aucune manière les tirs de roquette du Hamas. Avant d'envoyer des missiles à leur partenaire turc, les Alliés feraient donc bien de s'assurer qu'Ankara est concrètement menacée par la Syrie.

Pour die tageszeitung, l'appel à l'aide de la Turquie à ses partenaires de l'OTAN est légitime. Mais qui l'Allemagne veut-elle impressionner avec ses deux batteries de « Patriot » ? Bachar al-Assad ? Ou plutôt Recep Tayyip Erdogan ? Ou alors, le gouvernement allemand veut-il déployer ses "Patriots" à long terme en Turquie, en direction de l'Iran ? Le journal prévient : si la situation s'aggrave à la frontière turco-syrienne, ces deux batteries de missiles signeront l'entrée de l'Allemagne dans la prochaine guerre. Et l'on dira qu'on n'avait pas vu venir la chose. Que les Américains font le plus gros de la besogne et qu'on est là seulement pour donner un coup de main. Ce scénario, souligne la taz, commence à être un peu trop connu en Allemagne.