La fin du calvaire de San Jose

« Le monde fête le miracle de San Jose » titre la Süddeutsche Zeitung qui revient sur la prouesse technique, la gestion de crise hors du commun et la solidarité exprimée lors de ce sauvetage. 1 milliard de personnes ont suivi la libération en direct, près de 2000 journalistes étaient sur place et les hommes politiques du monde entier ont fait part de leur soutien.

Le journal Die Welt souligne également la solidarité et le sentiment d’appartenance à un même monde provoqué par ce sauvetage. Et ce, grâce à la mondialisation qui offre des images satellites de la planète bleue et permet de voyager de plus en plus facilement. Mais, nuance le journal, pour que ce phénomène d’empathie généralisé puisse naître, il faut des images. Or les drames humains qui se produisent en Corée du Nord ou encore au Congo sont relatés uniquement par textes. Mais ce n’est qu’une question de temps avant que des images du monde entier soient disponibles, conclut le journal.

Die

tageszeitung, quant à elle, prend le contre-pied en consacrant sa Une à l’islamophobie rampante en Allemagne. Répéter les mêmes phrases ne permet pas de lutter de manière efficace contre le racisme. Par ailleurs, le racisme n’est plus un phénomène marginal mais il est bel et bien parmi nous, insiste die tageszeitung. C’est lorsque que l'on est exclu économiquement et socialement que l’on est le plus susceptible d’adhérer aux idées d’extrême-droite. Pour lutter donc de manière efficace contre l’augmentation de la xénophobie, il faut permettre aux citoyens de disposer de ressources suffisantes pour subvenir à leurs besoins et augmenter leur participation dans la société.

Or, dénonce le journal, les autorités surfent sur la vague raciste et islamophobe. Car ce ne sont plus les politiques mais les étrangers qui sont la cible de critiques.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung aborde la question un peu différemment. Tout d’abord, le journal souligne que, depuis toujours, l’Europe s’est formée par l’intégration de personnes de différentes origines.

Le quotidien se réfère ensuite aux valeurs chrétiennes pour démonter l’argumentaire des opposants à l’immigration multiconfessionnelle. Car, comme illustré dans la Bible, les hommes de tous les peuples ont pu communiquer entre eux à Jérusalem, alors qu’ils ne parlaient à priori pas la même langue.

C’est donc justement au nom du christianisme et de la confiance en la coexistence de différentes religions et de différentes cultures que l’intégration doit avoir lieu, conclut le journal.

Auteur: Sylvie Ernoult
Edition: Cécile Leclerc