La faiblesse de l'Allemagne vis-à-vis d'Erdogan
20 août 2018
A un mois de la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan à Berlin, décidément, l’Allemagne ne sait trop sur quel pied danser vis-à-vis de la Turquie. Le chef de l'Etat turc est attendu fin septembre en Allemagne. Et les ministres de l'Economie et du commerce des deux pays se rencontreront dès le 21 septembre pour discuter ensemble.
Allemagne et Turquie affichent des signes de détente. La journaliste allemande Mesale Tolu a obtenu l'autorisation de quitter le territoire turc, bien que la procédure judiciaire engagée contre elle n'ait pas été abandonnée. La libération du journaliste Deniz Yücel avait été négociée âprement.
Sept ressortissants allemands sont toutefois toujours emprisonnés "pour des raisons politiques que l'Allemagne trouve incompréhensibles", comme l'a déclaré le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.
La Turquie joue d'autant plus l'apaisement avec l'Europe que les sanctions américaines mettent à mal sa monnaie.
Discours paradoxal
La diplomatie allemande se veut ouvertement critique sur les violations des droits de l’Homme par les autorités turques, Heiko Maas l'a répété ce lundi. Mais dans le même temps, Berlin ménage Ankara et assure avoir "intérêt" à une Turquie "stable et prospère".
Le gouvernement fédéral exclut toutefois pour le moment de fournir une aide financière pour soutenir l’économie turque , comme l’a proposé ce week-end la chef du SPD, Andrea Nahles, qui a suscité une vague de réactions outrées.
Sandrine Blanchard a donc demandé à Ahmet Insel quels étaient les moyens de pression dont dispose encore la Turquie pour refreiner ainsi les critiques de Berlin. Ancien professeur à l’Université Galatasaray d’Instanbul, Ahmet Insel est chroniqueur du journal "Cum Huriyet".
Vous pouvez l'écouter en cliquant sur la photo tout au dessus de cet article.