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La Cédéao quitte Bamako sans parvenir à un accord

Georges Ibrahim Tounkara
25 août 2020

Les principaux points de désaccords sont la durée de la transition et le profil de la personnalité qui devrait diriger cette transition. Les acteurs politiques maliens semblent pour l’instant soutenir les militaires.

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Le médiateur de la Cédéao, Goodluck Johnathan, lors des pourparlers avec la junte militaire, le 22 août 2020.
Le médiateur de la Cédéao, Goodluck Johnathan, lors des pourparlers avec la junte militaire, le 22 août 2020. Image : Reuters/M. Kalapo

Qui pour diriger la transition, une personnalité civile ou militaire et combien de temps devra durer cette transition ? Deux questions auxquelles les négociateurs de la Cédéao et les militaires maliens n’ont pu trouver d’accord après plusieurs jours de discussions.  

Pour la Cédéao, pas question d’une longue transition, c’est-à-dire d’une transition qui excéderait un an. Pour la junte, il faudra plus de temps pour remettre le Mali sur les rails.  L’ancien Premier malien, Moussa Mara, est quant à lui favorable à une transition qui ne devrait pas excéder un an et demi :

"Je ne fais pas de fixation sur la durée de la transition. Je préfère parler du contenu, quel contenu allons-nous ensemble retenir pour cette transition et en tenant compte des attentes des partenaires internationaux. Au Mali, les transitions ont duré entre 14 et 16 mois. Si on a une transition dans ce sens, cela devrait suffire pour engager les réformes nécessaires."

Quant au choix de la personnalité qui devrait diriger cette transition, Moussa Mara opte pour un militaire :"Les Maliens dans leur majorité sont favorables à une personnalité militaire pour diriger la transition. Le militaire incarne à leurs yeux l’autorité de l’Etat."

Lire aussi→ Mali : pourquoi la Cédéao peut craindre un effet domino

Recherche de consensus 

Issa Kaou Djime, l’un des porte-paroles du Mouvement du 5 juin, le M5 RFP,  souhaite pour sa part que rien ne soit fait dans la précipitation et que toutes les décisions qui seront prises soient le fruit d’un consensus :

"Nous estimons qu’il faut d’abord discuter avec les militaires pour harmoniser les positions et se mettre d’accord sur le profil de celui qui va diriger la transition et sa durée, en tenant compte des priorités notamment les questions sécuritaires dans le nord, l’école et les questions sociales."

Après avoir proposé trois ans de transition, les militaires maliens auraient finalement proposé à la médiation une transition de deux ans. La Cédéao, souhaite entre sept et douze mois. Une transition qui serait dirigée par un civil ou un militaire à la retraite. L’organisation ouest-africaine se réunira en sommet  jeudi (27.08.2020) pour examiner une nouvelle fois la situation au Mali.
 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle