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La crise du SPD

Sandrine Blanchard22 juin 2004

Discours sur la politique du SPD de Frantz Müntefering, secrétaire-général du parti social-démocrate, le parti du chancelier Schröder. Le chef des sociaux-démocrates en a profité pour réaffirmer l’importance du social tout en voulant maintenir le cap des réformes engagées. Ni l’aile gauche du parti, ni les syndicats, ni la presse n’ont été très convaincus.

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L'ombre des récents échecs électoraux plane sur le SPD et son chef, Frantz Müntefering
L'ombre des récents échecs électoraux plane sur le SPD et son chef, Frantz MünteferingImage : AP

« La lutte continue » titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L’attitude des fonctionnaires et des membres du SPD vis-à-vis du chancelier tient moins de la rébellion que du désespoir, estime le quotidien de Francfort. Le quotidien qui dresse un parallèle avec les tensions au sein du parti social-démocrate qui avaient ruiné l’image de l’ancien chancelier Helmut Schmidt. Gerhard Schröder s’est mis les syndicats à dos. Syndicats qui trouvent cependant toujours des appuis au sein du parti. Et cette fois, la FAZ ne croit pas que le chancelier parviendra, comme en 1997/1998 à rallier ses troupes après l’orage.

L’autre grand quotidien de Francfort, la Frankfurter Rundschau, ne croit pas non plus que les électeurs seront convaincus. Selon le journal, le discours de Frantz Müntefering partait certes d’un bon sentiment, mais son contenu est un peu maigrelet pour un parti en pleine crise existentielle. À force de petites courbes sans grand virage politique, à force de vouloir ménager la chèvre gouvernementale et le chou militant, il devient difficile de distinguer les lignes politiques du SPD. D’ailleurs, d’après le quotidien, il s’agit désormais surtout pour le SPD de se trouver une nouvelle identité pour offrir une alternative politique plausible aux libéraux et aux conservateurs.

La Handelsblatt de Düsseldorf, elle, pense que le chef du SPD a bien compris qu’il n’y allait plus du contenu mais de l’emballage. Il a donc décidé de caresser l’aile gauche du parti, dans le sens du poil : « Les riches » doivent payer, les grandes entreprises doivent être taxées davantage... un discours populaire, mais absolument pas réaliste dans la pratique.

La Süddeutsche Zeitung explique pour sa part qu’en politique comme ailleurs dans la vie, parfois, si on ne sait pas faire quelque chose, on a beau en avoir très envie...ça en marche pas. Et c’est pareil pour l’envie du SPD de rester au pouvoir. Mais enfin la SZ reconnaît au moins une qualité au chef du SPD : il inspire confiance. Il n’empêche, raille le journal, même envie et confiance ne suffisent toujours pas en soi à faire de la bonne politique.