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La crise au Cameroun avec ses déplacés

Elisabeth Asen
22 mai 2019

Malgré le dialogue annoncé par le gouvernement, les attaques se poursuivent et obligent les populations à fuir dans les localités voisines. Nous sommes allés à la rencontre de certains déplacés dans le village de Kiboum.

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Kamerun Bamenda Schüler entführt
Image : Reuters/B. Eyong

"C'est difficile pour nous depuis que nous sommes ici" (Un déplacé)

Kiboum, village situé à plus de 200 kilomètres de Yaoundé, en plein cœur de la forêt. Ici vivent des ressortissants des régions anglophones qui ont fui les combats.

Ceux-ci essaient de se faire une nouvelle vie. Comme Evelyn qui a perdu une partie de sa famille dans ce conflit.

"Ils ont tué mon père, mes frères. Nous avons quitté le village pour le Nigeria. Quand on a appris que la guerre était terminée, on est revenu et on a vu que ce n'était pas le cas. On a de nouveau fui. On a longtemps marché avec mon mari et nos deux enfants jusqu'à ce village, Kiboum."

Karte Kamerun EN

Ils sont ainsi plus de 100 déplacés dans le camp de Kiboum et qui vivent dans des conditions difficiles, raconte Sunday.

"La vie n'est pas facile, on essaye de se débrouiller. Nous faisons des petits jobs comme défricher le cacao et autres. C'est difficile pour nous depuis que nous sommes ici."

Près de trois ans après le début de cette crise qui a déjà fait plus de 1.800 morts, selon l'International Crisis Group, et plus de 500.000 déplacés internes d'après les derniers rapports du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), le pouvoir de Yaoundé se dit enfin prêt à ouvrir le dialogue.

La pression internationale

La décision de dialoguer est intervenue au lendemain de la visite au Cameroun de Michelle Bachelet, Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme.

Kamerun Wahl l Präsident Paul Biya
Image : picture alliance/AP Photo/S. Alamba

Joseph Dion Ngute, le Premier ministre, a fait une semaine de discussion avec les acteurs sociopolitiques des régions en crise. Il y a porté un message de paix de la part du président Paul Biya.

"Le président de la République m'a instruit afin que je les informe qu'il faut qu'ils déposent les armes. Hormis la sécession et la séparation, hormis ces points, toute autre chose peut être discutée. Tout problème politique peut être discuté et il est en train d'organiser une rencontre pour cela."

Le gouvernement camerounais se trouve confronter à une pression politique internationale de plus en plus accrue, notamment des Etats-Unis, afin de résoudre la crise anglophone alors que le pays vient de célébrer son unité nationale le 20 mai. Ce qui réjouit de nombreux Camerounais.