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La Covid-19 et la présidence allemande du Conseil de l'UE

Daniel Pelz
1 juillet 2020

La crise de la Covid-19 est venue troubler le programme du gouvernement allemand pour sa présidence du Conseil de l'UE qui commence ce 1 juillet.

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Angela Merkel devant le parlement allemand le 18 juin 2020
La chancelière allemande Angela Merkel devant le parlement allemand le 18 juin 2020Image : AFP/T. Schwarz

Dans un discours prononcé fin mai, Angela Merkel avait annoncé que la  présidence allemande de l'UE se consacrerait "prioritairement à la résolution de la crise sanitaire et de ses conséquences." 

Mais en  prévision du sommet entre Union européenne et Union africaine, la chancelière a aussi tenu à insister sur l’importance du partenariat entre les deux continents : 

"Nous devons donc travailler ensemble pour trouver une réponse à la question de savoir comment ces conséquences peuvent être atténuées. En même temps, nous pouvons aussi apprendre beaucoup des pays africains qui ont leur propre expérience en matière de lutte contre les pandémies."

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En plus de la pandémie de Covid-19, il y a aussi les questions liées au climat, les migrations et la sécurité. Mais Angela Merkel n'a fait aucune promesse concrète sur ces dossiers, contrairement à son ministre du développement, Gerd Müller. Le ministre a laissé entendre que le pacte UE-Afrique doit devenir le traité du siècle. 

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"Nous pouvons apprendre beaucoup de l'Afrique" (Angela Merkel)

L'Europe et l'Afrique ont certes des intérêts communs en matière de commerce, de migration, de paix et de sécurité mais l’Afrique n'est toujours pas sortie du système de simple fournisseur de matières premières pour l’Europe.  Pour Carlos Lopes, conseiller à la présidence de l'Union africaine (UA), cela doit changer : 

"L'Afrique et l'Europe ont des intérêts communs en matière de commerce, de changement climatique, certainement en ce qui concerne la bonne gestion des migrations et des intérêts communs en matière de paix et de sécurité. Nous avons des intérêts communs en dehors de notre histoire commune. Mais cette histoire commune jusqu'à présent a été caractérisée par le fait que nous ne sommes pas sortis du modèle colonial de production de matières premières pour l'exportation. Il est temps de changer cela".

"Il y a beaucoup de travail à faire", estime pour sa part Anke Kurat, de l’association allemande des organisations non gouvernementales de politique de développement et d'aide humanitaire entre l'UE et l'Afrique:

"Les partenaires africains continuent d'attendre un soutien et un financement de la part de l'Union européenne. Cependant, les États membres de l'UE connaissent actuellement des retards considérables dans le cadre financier. La crise de Covid-19 n'a pas facilité la situation".

Angela Merkel entourée de dirigeants africains à Berlin
Des dirigeants africains réunis autour d'Angela Merkel à Berlin en novembre 2019Image : Reuters/F. Bensch

Selon Anke Kurat, l'Afrique et l'Europe devront, plus que jamais, clarifier deux autres questions centrales en plus du nouveau partenariat : leurs futures relations commerciales et leurs finances.  

Mais avec le retrait de la Grande-Bretagne, l’UE perd un contributeur que les autres pays devraient remplacer. La crise du nouveau coronavirus n'a pas rendu la situation plus facile car de nombreux pays européens sont en crise et ne sont pas enclins à transférer plus d'argent à Bruxelles. 

En Afrique, par contre, on attend beaucoup de l'Allemagne qu'elle joue un rôle décisif dans ce processus. Après tout, l'Allemagne est non seulement l'économie la plus importante d'Europe, mais aussi le plus grand contributeur net au budget de l'UE.