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La chute de Mappus le "dilettante"

Sébastien Martineau12 juillet 2012

Un homme fait la Une des journaux allemands ce jeudi : Stefan Mappus, ancien ministre-président de Bade-Wurtemberg et ténor du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel. Il est soupçonné d'abus de confiance.

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Maladroit ou malhonnête, Stefan Mappus ?
Maladroit ou malhonnête, Stefan Mappus ?Image : picture alliance / dpa

Il a confirmé tous les préjugés habituels sur les hommes politiques et il l'a fait profondément et durablement, commente la Frankfurter Rundschau. Avec le rachat du groupe énergétique EnBW - à un prix surévalué d'au moins 840 millions d'euros - il a porté un coup dur aux caisses de l'État régional et donc aux contribuables de Bade-Wurtemberg.Il s'est laissé aller à être le garçon de courses du très avide chef de Morgan Stanley en Allemagne. Il a enfreint la Constitution et - c'est ce que le Parquet soupçonne - il s'est adonné à l'abus de confiance. Peu d'hommes politiques peuvent se targuer d'un tel bilan. Mais pour le journal, ce qui est surprenant, c'est que ses camarades de parti lui soient restés fidèles si longtemps.

Le Land a racheté à EDF 45% du capital du groupe EnBW
Le Land a racheté à EDF 45% du capital du groupe EnBWImage : dapd

Pour la Süddeutsche Zeitung, avec ce coup d'éclat que constituait le rachat au groupe français EDF de ses parts dans EnBW, Mappus voulait se mettre en scène, en pleine campagne électorale, en tant qu'homme politique soucieux des questions économiques. Les habitants de Bade-Wurtemberg ont vu clair dans son jeu. Ils ont apporté leur contribution à l'hygiène politique, en lui retirant son poste lors des élections de mars 2011.Si l'on regarde bien, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la galaxie politique dans cette partie de l'Allemagne était déjà bien en désordre lorsque Mappus - alors chef du groupe parlementaire régional - a convaincu la CDU de faire de lui son ministre-président et ce à l'aide de quelques coups de téléphone et de menaces. Il avait sans doute en réserve des documents sur ses concurrents au sein du parti.

À droite, Dirk Notheis, le chef de la banque d'investissement Morgan Stanley en Allemagne
À droite, Dirk Notheis, le chef de la banque d'investissement Morgan Stanley en AllemagneImage : picture alliance / dpa

Aujourd'hui, la CDU se trouve une nouvelle fois face à cette question : quelle voie pour l'avenir ? Mais selon le quotidien, la question à se poser devrait plutôt être : comment a-t-on pu en arriver là ? Et d'expliquer : Mappus n'a non seulement jamais compris les évolutions culturelles à l'œuvre dans sa région, mais il a été un ministre-président dilettante, guidé par la volonté de se maintenir au pouvoir et agissant parfois contre l'esprit de la Constitution.