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La Côte d'Ivoire « fragile et instable » selon ICG

2 août 2011

C'est un tableau inquiétant de la situation en Côte d'Ivoire que dresse l'International Crisis Group dans un rapport dévoilé mardi. Insécurité, tentation d'imposer une « justice de vainqueur »... L'ONG met en garde.

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Un Casque bleu marocain à Duékoué, en mai 2011Image : AP

Il y a quelques jours déjà, Amnesty International s’inquiétait du climat de peur qui règne en Côte d'Ivoire. Dans son rapport dévoilé le 2 août, l'International Crisis Group évoque un pays « fragile et instable ». Pour l’ONG, comme pour Amnesty International, le premier défi c’est la sécurité. Les armes à feu sont partout, notamment à Abidjan et dans l’Ouest. Il faut donc mettre en place un programme de collecte de ces armes, un programme qui pourrait être confié à l’Onuci, la force des Nations unies. ICG appelle aussi l’Onuci à renforcer sa présence dans les rues d’Abidjan pour garantir la sécurité des habitants, et aux frontières pour éviter la circulation des armes et d’éventuels mercenaires.

L'International Crisis Group insiste sur un point qui risque de faire débat : la présence des ex-Forces nouvelles à Abidjan. L’ICG souhaite voir les anciens rebelles quitter la capitale économique et rejoindre leurs régions d’origine. L’ONG voudrait aussi que les recrutements dans l’armée et les forces de l’ordre se fassent en toute transparence et excluent les personnes responsables de violations des droits de l’Homme.

Alassane Ouattara - Präsident der Elfenbeinküste
Alassane Ouattara doit faire face à de multiples défisImage : picture alliance / dpa

A ce sujet, l’ICG préconise d’élargir le champ d’investigation de la Cour pénale internationale, pour inclure tous les crimes commis depuis septembre 2002 et pas seulement ceux qui ont suivi la présidentielle de novembre 2010. Or, plusieurs lois d’amnistie ont été votées depuis 2002.

Des élections et vite

L’autre grand défi c’est la réconciliation nationale. Et là, l’ONG s’inquiète de la lenteur de la mise en place de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. Elle souhaite que les autorités ivoiriennes se montrent plus ouvertes vis-à-vis des propositions de la société civile et des organisations qui ont travaillé sur d’autres cas de justice transitionnelle.

Le camp Ouattara est mis en garde contre la tentation d’appliquer « une justice de vainqueur », que l’ICG croit déjà discerner. Et le rapport demande aux autorités de ne pas tenter d’affaiblir encore davantage le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo. Un parti dont de nombreux cadres sont soit en exil soit dans le collimateur de la justice. Pour les auteurs de ce rapport, il faut une opposition forte et l’organisation d’élections législatives avant la fin 2011.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Georges Ibrahim Tounkara