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Khalifa Haftar accusé de "coup d’Etat" en Libye

28 avril 2020

En Libye, le maréchal Khalifa Haftar a assuré lundi (27.04) avoir obtenu le "mandat du peuple" pour gouverner le pays. Le Gouvernement d’union nationale basé à Tripoli a dénoncé un énième "coup d'Etat" de son rival.

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Le maréchal  Khalifa Haftar contrôle l’est de la Libye
Le maréchal Khalifa Haftar contrôle l’est de la LibyeImage : picture-alliance/ Balkis Press

"Il n’y a pas de coup d’état" (Michel Scarbonchi)

Le maréchal  Khalifa Haftar a déclaré que le commandement général de son "armée" auto-proclamée a "accepté la volonté du peuple et son mandat". Une légitimité qu’il tient de la  chambre des représentants qui s’était installée d’abord à Tobrouk puis à Benghazi  dans le nord-est du pays depuis 2019, selon Michel Scarbonchi, un des proches du maréchal  Khalifa Haftar.

L’ancien député européen explique que "la seule institution de Libye, ce n’est pas  monsieur Sarraj, ce n’est pas monsieur Haftar. C’est l’Assemblée nationale Libyenne. C’est la seule institution élue de Libye depuis 2014. Cette institution a nommé le général Haftar à la tête de l’armée nationale libyenne. Mais, c’est ridicule. Il n’y a pas de coup d’état. Monsieur Sarraj ne fait pas l’unanimité, parce qu’il ne représente rien. Même pas la population de Tripoli qui est très divisée."

Ghassan  Salamé n’a pas encore de successeur depuis sa démission fin mars 2020
Ghassan Salamé n’a pas encore de successeur depuis sa démission fin mars 2020Image : AFP/F. Belaid

Ambiguïté

La DW n'a pas réussi à joindre le gouvernement d’union nationale. Mais les Etats-Unis, via leur ambassade à Tripoli, ont indiqué que l'annonce du maréchal Haftar est une "suggestion selon laquelle des changements à la structure politique de la Libye peuvent être imposés par une déclaration unilatérale". Cette réaction laconique traduit la difficulté de l’ONU à désigner un nouvel envoyé spécial pour la Libye, depuis la démission en mars dernier, du  Libanais Ghassan Salamé, estime  Barah Mikaïl, spécialiste de la Libye.

"Les rivalités de plusieurs membres de la communauté internationale sont le facteur numéro 1 dans les blocages, dans la situation de guerre qui prévaut en Libye. La Turquie et le Qatar sont des soutiens actifs du gouvernement de Fayez el-Sarraj. Cependant que les Émirats arabes unis, les Égyptiens, les Russes aussi sont plutôt en faveur de Khalifa Haftar, sans oublier également le rôle de la France qui tend vers Haftar, mais tout en se disant être du côté de la légalité internationale. Donc, tout cela n’aide absolument pas à faire avancer les choses", soutient l’expert.

Barah Mikaïl: "Les rivalités de la communauté internationale ne font pas avancer les choses"

Le maréchal Khalifa Haftar a également annoncé "la fin de l'accord de Skhirat", signé fin 2015 au Maroc sous l'égide de l'ONU et dont est issu le gouvernement d’Union nationale reconnu par la communauté internationale.

Pour le moment, l’ONU n’a pas encore réagi à cette nouvelle donne. Les forces fidèles au maréchal Khalifa Haftar sont postées à l’entrée de Tripoli depuis avril 2019, après avoir tenté vainement de s’emparer de la capitale  Libyenne.