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Karadzic comparaît devant le TPI

1 mars 2010

Après une pause de plusieurs mois, le procès de Radovan Karadzic a repris devant le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougslavie.Parmi les chefs d'inculpation: génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

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Des veuves de victimes du massacre de Srebrenica, lors de la commémoration des 10 ans, en 2005.Image : AP

Les actes reprochés à Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, remontent à la guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995. Le prévenu assistait pour la première fois à une audience de son procès.

"La cause des Serbes de Bosnie était juste et sacrée", a-t-il déclaré ce matin à La Haye, aux Pays-Bas. Ces propos annoncent d'ores et déjà la couleur : pour sa défense, le prévenu n'a pas l'intention de jouer la carte du remords.

Pourtant, cet homme qui déclare comparaître pour défendre, aussi, « la grandeur d'une petite nation de Bosnie-Herzégovine », est accusé d'avoir organisé le massacre de Srebrenica, en juillet 1995, durant lequel plus de 7000 musulmans ont été tués.

Niederlande Radovan Karadzic vor UN-Tribunal
Radovan KaradzicImage : AP

A l'époque, Radovan Karadzic a pour ambition de fonder une « Grande Serbie », avec Slobodan Milosevic et pour ce faire, d'annexer près de 60% de la Bosnie.

Radovan Karadzic doit répondre de onze chefs d'accusation en tout. Il est soupçonné d'avoir notamment organisé le siège et les bombardements de Sarajevo, dans lesquels ont péri une dizaine de milliers de civils. Et d'avoir été à l'origine de l'emprisonnement et des mauvais traitements infligés à des milliers de Bosniaques, femmes et hommes, dans des camps de détention. Murat Tahirovic figure parmi les victimes qui ont pu en réchapper.

« Je n'en veux pas aux gars qui m'ont fait ça, ils avaient 18 à 20 ans, on les avait embrigadés. Ca peut paraître étrange, mais d'une certaine façon, je leur pardonne. Par contre, ceux qui étaient très cultivés et qui savaient pleinement ce qu'ils faisaient, comme Karadzic, par exemple, qui est même psychologue de formation, eh bien à ceux-là, on ne peut pas leur pardonner. Il a sciemment organisé la souffrance d'un peuple et même de plusieurs en Bosnie-Herzégovine. »


Dès l'ouverture de l'audience, ce matin, Radovan Karadzic a clamé son innocence. Il assure lui-même sa défense, à l'instar de Slobodan Milosevic en son temps. Il se pourrait qu'il refuse d'assister, mercredi, à la comparution du premier témoin à charge.

Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Audrey Parmentier