1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW
PolitiqueEtats-Unis

Kamala Harris à la conquête de l'électorat noir

Marco Wolter | Avec agences
21 août 2024

"Fière d'être noire", Kamala Harris semble réussir à remobiliser les électeurs afro-américains en vue de la présidentielle américaine.

https://p.dw.com/p/4jksp
Kamala Harris à la convention démocrate
La majorité des sondages créditent désormais Kamala Harris d'une légère avance sur Donald Trump, mais l'élection s'annonce toujours très serréeImage : Kevin Lamarque/REUTERS

Aux Etats-Unis, la convention démocrate à Chicago a vu Barack et Michelle Obama monter sur scène mardi (20.08). Les deux ténors du parti on fait le spectacle, entre piques contre Donald Trump et surtout éloges de Kamala Harris.  

Avec une énergie retrouvée et des sondages prometteurs depuis le retrait de Joe Biden, l'espoir suscité par la candidature de Kamala Harris est énorme et rappelle l’effervescence avant l’élection en 2008 de Barack Obama.  

Les comparaisons vont bon train dans les médias américains, d'autant plus que la possibilité de voir pour la première fois une femme noire devenir présidente semble aussi remobiliser l’électorat afro-américain.  

Lors de la primaire démocrate de 2020, Kamala Harris n’avait pas su capter l’électorat afro-américain, acquis à la cause de Joe Biden, fort d'avoir été le bras droit de Barack Obama pendant huit ans à la Maison Blanche.  

Barack Obama lors de son discours à la convention démocrate à Chicago
Pour beaucoup, l'espoir suscité par Kamala Harris rappelle bien l'élan ayant précédé l'élection en 2008 de Barack ObamaImage : Eva Hambach/AFP/Getty Images

Le soutien des Obama 

Aujourd’hui, selon un récent sondage commandé par la chaîne ABC, la candidate démocrate peut compter sur les intentions de vote de 83 % des électeurs noirs. Joe Biden, lorsqu’il était encore dans la course, faisait 12 points de moins.  

Ce sursaut parmi l’électorat afro-américain en faveur de Kamala Harris s’observe aussi dans des Etats clés que sont la Pennsylvanie et le Michigan, deux Swing states qui pourraient être décisifs en novembre, et où la candidature de Joe Biden faisait pâle figure face à Donald Trump.  

Kamala Harris - le lien avec l'Afrique

Les éloges du patron des démocrates Barack Obama, qui a détourné son slogan de 2008 pour lancer "Yes she can", ("Oui elle peut"), ainsi que les louanges d’un "espoir retrouvé" de Michelle Obama, pourraient encore renforcer cette dynamique.  

Sans détour, l’ancienne première dame dénoncé dans son discours les propos régulièrement racistes du candidat Trump, qui ne bénéficie actuellement que de 12 % d'intentions de vote parmi la communauté afro-américaine, toujours d’après le sondage d’ABC.

 

Kamala Harris lors d'une manifestation anti-apartheid
Kamala Harris (à droite) a fait ses études à la prestigieuse université Howard à Washington. marquées par son engagement militant, comme ici lors d'une manifestation anti-apartheidImage : Courtesy of Kamala Harris/AFP

Les accusations de Donald Trump

Le républicain affirme depuis plusieurs semaines que Kamala Harris, qui est née d’une mère indienne et d’un père jamaïcain, est soudainement "devenue une personne noire" par calcul électoral, lui demandant si elle était "indienne ou noire".  

"Je suis noire et fière de l'être. Je suis née noire et je mourrai noire", affirmait Kamala Harris en 2019, sans pour autant renier ses racines indiennes.  

Ses parents ont été activistes, elle l’est devenue à son tour, pour les droits civiques et pour les droits des femmes. Ce n'est évidemment pas un hasard si elle a fait ses études à l'université Howard à Washington, fondée pour accueillir les étudiants afro-américains en pleine ségrégation.   

Enfin, l’annonce de sa candidature a également suscité un élan auprès des électrices afro-américaines. Une visioconférence de soutien organisée par le réseau Win with black woman, (Gagner avec les femmes noires), avait réuni 44.000 afro-américaines sur Zoom. L’objectif du groupe de collecter un million de dollars de dons pour la campagne en 100 jours a été dépassé en seulement trois heures. 

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais