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"Journée africaine" au sommet du G8

Anne-Julie Martin7 juillet 2008

Les dirigeants des huit pays les plus industrialisés ont consacré cette première journée au développement de l'Afrique. Mais ils sont suspecté de vouloir gagner du temps sur leurs engagements financiers.

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Japanese Prime Minister Yasuo Fukuda, right, and South African President Thabo Mbeki, left, look on at the Outreach working lunch of the G-8 summit in Toyako, Japan, Monday, July 7, 2008. (AP Photo/Alexander Zemlianichenko, Pool)
Thabo Mbeki, président sud-africain et le Premier ministre japonais Yasuo FukudaImage : AP

Afrique du Sud, Tanzanie, Ethiopie, Nigeria, Ghana, Sénégal et Algérie : les dirigeants de ces sept pays ainsi que le président de la Commission de l'Union africaine se sont retrouvés avec ceux des pays membres du G8. Le programme : déjeuner, suivi d'une séance de travail, dans un hôtel de luxe isolé dans les montagnes du nord du Japon.


Les pays africains attendent notamment du G8 qu'il confirme l'engagement pris lors du sommet de Gleneagles, en Ecosse il y a trois ans. Un engagement qui prévoyait de doubler l'aide annuelle à l'Afrique en 2010 par rapport à son niveau de 2004, c'est-à-dire 25 milliards de dollars supplémentaires. Une attente qui se fait plus que jamais pressante, au vu de la situation du continent noir, touché de plein fouet par l'envolée des prix du pétrole et la flambée des prix alimentaires.


Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, également présent, a annoncé qu'il allait proposer aux pays de l'UE de créer un fond doté d'un milliard d'euros pour soutenir le secteur agricole dans les pays en développement. Selon lui, le montant total de l'aide de l'Union débloquée pour faire face aux conséquences de la crise alimentaire atteindrait alors 1,8 milliard d'euros. Avant de se rendre au sommet, la chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part affirmé que le G8 allait adopter un "vaste catalogue de mesures pour garantir l'alimentation mondiale".


De nouvelles promesses donc. Mais en attendant moins d'un quart des 25 milliards de dollars promis à Gleneagles ont effectivement été débloqué, d'après les pays africains et les Nations Unies. La semaine dernière, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping avertissait : "Les dirigeants africains attendent du G8 qu'ils transforment leurs promesses existantes en actions. La crédibilité des engagements internationaux est en jeu".


Autres insatisfaits : les organisations non-gouvernementales. Selon Max Lawson, porte-parole d'Oxfam international, "le G8 semble s'écarter graduellement de ses engagements". Il rappelle par ailleurs que "les pays riches avaient su mobiliser 1.000 milliards de dollars pour venir en aide à leurs banques" et interroge : "Ne pourraient-ils pas en trouver 50 pour venir en aide aux plus pauvres ?" Les deux pays particulièrement visés pour leur manque d'effort sont la France et l'Italie.


Un rapport préliminaire de la Banque mondiale publié la semaine dernière révèle que 105 millions de personnes supplémentaires, dont 30 millions en Afrique, pourraient passer sous le seuil de pauvreté en raison de l'inflation des prix alimentaires.


La "journée africaine" était aussi l'occasion d'évoquer le sort du Zimbabwe. Le président des Etats-Unis, George Bush s'est déclaré "extrêmement déçu" par une élection "truquée". Les dirigeants du G8 ont demandé à leurs homologues africains de durcir le ton envers le régime de Robert Mugabe. L'Union africaine maintient cependant son souhait de voir un gouvernement d'union nationale à Harare.


Ce prologue sera suivi, demain, par le sommet du G8 proprement dit, consacré aux problèmes économiques et politiques mondiaux. Mercredi, enfin, ce sera le thème du réchauffement climatique qui sera abordé.