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Je t’aime, moi non plus

17 juin 2010

Les divergences entre Berlin et Paris sur la gestion de la crise et les différences de style entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel nuisent à la bonne marche de l’Europe

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Angela Merkel et Nicolas Sarkozy lors de leur réunion lundi à Berlin
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy lors de leur réunion lundi à BerlinImage : AP

La rencontre de lundi entre le président Français, Nicolas Sarkozy, et la chancelière allemande Angela Merkel. Une rencontre qui a précédé le sommet européen de cette semaine. Cette rencontre a d’ailleurs failli ne pas avoir lieu puisqu’elle a d’abord été annulée par Berlin, officiellement pour des questions d’agenda. Dans ces conditions, la rencontre lundi entre Sarkozy et Merkel est intervenue dans un climat assez tendu. Mais comme souvent en Europe, les deux chefs d’état ont affiché une entente de façade destinée à faire oublier les couacs de ces dernières semaines.

Paris et Berlin ce sont mis d’accord la question d’un gouvernement économique de l’Europe. Pourtant, l’Allemagne ne voulait pas en entendre parler. Un gouvernement économique c’est quoi ? C’est une manière de coordonner ses politiques en matière de lutte contre les déficits ou encore de compétitivité. Angela Merkel ne voulait pas que l’Europe se mêle de ses affaires sur ce point. Elle y a donc consentie sous la pression des Français. Mais cette gouvernance se fera au niveau des 27 pays membres de l’Union européenne. Angela Merkel a donc refusé qu’on mette en place une structure ad hoc au niveau de la zone euro. Ce que souhaitait le président Sarkozy.

Taxer les banques

La bonne entente affichée n'est pas parvenue à faire oublier les tensions récentes
La bonne entente affichée n'est pas parvenue à faire oublier les tensions récentesImage : AP

Enfin, Paris et Berlin se sont mis d’accord pour soutenir une taxe sur les transactions financières et sur les banques. Cette idée sera présentée lors du prochain Sommet du G20 qui aura lieu les 26 et 27 juin au Canada. Mais autant dire que ce n’est pas gagné. De nombreux pays, dont le Brésil et le Canada, y sont opposés. L’Europe devra donc veiller à ne pas subir la même d’humiliation que lors du Sommet sur le climat à Copenhague, en décembre dernier, où les Européens avaient été contraint de signer un document mis au point entre les Etats-Unis et les pays émergeants.

Les divergences de vues entre Paris et Berlin sur la gestion de la crise économique mettent donc à mal la vieille entente entre les deux capitales. Alors, comment va le couple franco-allemand ? Plutôt mal si on en croit Henrik Uterwedde, il est directeur adjoint de l'Institut Franco-Allemand de Ludwigsburg.

Dynamique nordique

Il y a dix ans, le 1er juillet 2000, était inauguré le pont de l'øresund, qui relie la Suède au Danemark : huit kilomètres de béton et d'acier suspendus au-dessus de la mer Baltique. Un ouvrage monumental qui a ancré la péninsule scandinave au reste du continent européen, reliant Malmö, la troisième ville de Suède, à la capitale danoise Copenhague.

Le trafic sur le pont de l'øresund qui relie le Danemark à la Suède a dépassé celui du tunnel sous la Manche
Le trafic sur le pont de l'øresund qui relie le Danemark à la Suède a dépassé celui du tunnel sous la MancheImage : picture alliance / Tetzlaft/Helga Lade

Cette connexion par la route et par le rail constitue un lien important entre les deux voisins scandinaves qui ont une histoire commune. De part et d'autre du détroit de l'øresund, à l'endroit où la Baltique rejoint la mer du Nord, cette région-charnière de plus de 3 millions et demi d'habitants, la plus peuplée de Scandinavie, est en passe de devenir le centre de gravité économique de toute l'Europe du nord.

Un reportage de Benoît Derrier.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot