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Jacob Zuma a violé la constitution

1 avril 2016

A la Une : le jugement contre le président de l’Afrique du Sud. Jacob Zuma a été jugé coupable d’avoir violé la constitution de son pays en servant des deniers publics pour embellir sa propriété privée de Nkandla.

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Jacob Zuma a déclaré accepter la décision de la justice
Jacob Zuma a déclaré accepter la décision de la justiceImage : Getty Images/S. Gallup

Le président sud-africain Jacob Zuma méprise la constitution de son pays, agit de façon illégale et manque totalement de respect face aux institutions. Ce n'est pas un parti d'opposition qui le dit, mais la Cour constitutionnelle sud-africaine, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le quotidien rappelle qu'en 2014, Thuli Madonsela, la médiatrice de la République chargée de la lutte anti-corruption, avait demandé au chef de l'Etat de rembourser une partie des coûts du chantier de sa propriété privée. « Il ne s'agissait pas d'une recommandation, mais d'un ordre, » a déclaré le juge le président de la Cour constitutionnelle, Mogoeng Mogoeng. Et l'ignorer représente un non-respect des lois et de l'ordre constitutionnel.

La Süddeutsche Zeitung donne des détails : avec l'argent du contribuable, l'équivalent plus de 20 millions d'euros, Jacob Zuma avait entre autres fait construire un amphithéâtre, un poulailler et une piscine dans sa résidence privée – et il avait ensuite prétendu qu'il s'agissait là d'importantes mesures de sécurité. La piscine, par exemple, était en réalité une réserve d'eau, destinée à éteindre d'éventuels incendies. Le journal note que le parti d'opposition l'Alliance démocratique a salué la décision de la Cour et a annoncé lancer une procédure de destitution contre le président. Une mesure face à laquelle Jacob Zuma peut rester serein, estime la Süddeutsche : son parti, l'ANC, a une majorité confortable au parlement. Et grâce à ses réseaux clientélistes, le président est déjà sorti indemne d'un certain nombre de scandales par le passé.

Le président sud-africain a réalisé d'importants travaux dans sa résidence privée aux frais du contribuable
Le président sud-africain a réalisé d'importants travaux dans sa résidence privée aux frais du contribuableImage : Reuters/R. Ward

Vers une crise politique à Zanzibar ?

Cette semaine, la presse s'est aussi intéressée à la situation de l'archipel tanzanien semi-autonome après les élections présidentielles et législatives du 20 mars. Le journal Neues Deutschland rappelle que les élections du 25 octobre dernier avaient été annulées par la commission électorale, après que le chef du principal parti d'opposition, le Front civique uni, avait annoncé sa victoire avant la fin du décompte des voix. Une décision critiquée par la communauté internationale et surtout très mal prise par le Front civique uni, qui se sent spolié de sa victoire et qui a donc boycotté le nouveau scrutin. Le président sortant Ali Mohamed Shein l'a cette fois-ci emporté haut la main avec 91,4% des voix. Mais le vainqueur des élections est face à un dilemme, affirme le quotidien. Selon la constitution de Zanzibar, le président est obligé de former un gouvernement d'unité nationale. Le plus important parti de l'opposition, qui doit recueillir au moins 10% des suffrages, forme normalement la moitié du gouvernement et désigne le vice-président. Et le problème, écrit Neues Deutschland, c'est que le Front civique uni a refusé toute participation à la future administration et que le parti d'opposition suivant n'a remporté que 3% des voix.

Ali Mohamed Shein a été réélu à la tête de Zanzibaf le 20 mars
Ali Mohamed Shein a été réélu à la tête de Zanzibaf le 20 marsImage : Reuters/E. Herman

Arrivée à Tripoli du gouvernement d'union nationale

La Süddeutsche Zeitung décrit comment le Premier ministre de la transition Fayez al-Sarraj a rejoint la capitale libyenne par bateau, alors que les autorités non reconnues par la communauté internationale et siégeant à Tripoli avaient fait fermer l'aéroport. Une manœuvre risquée qui vise à sortir le pays de l'impasse politique actuelle. Fayez al-Sarraj se considère comme le dirigeant légitime de la Libye, souligne le journal. Il jouit d'un soutien international, mais reste à savoir s'il pourra s'imposer face aux milices et aux deux gouvernements qui se font jusqu'à présent concurrence dans le pays. La loyauté des uns et des autres est actuellement très volatile en Libye, rappelle le quotidien.

Fayez al-Sarraj est à la tête d'un gouvernement d'union nationale qui veut sortir la Libye de l'impasse
Fayez al-Sarraj est à la tête d'un gouvernement d'union nationale qui veut sortir la Libye de l'impasseImage : Getty Images/AFP/Str