Mali : Issa Kaou Djim a passé sa première nuit en prison
14 novembre 2024Issa Kaou Djim avait qualifié de "montage" la supposée tentative de déstabilisation du Burkina Faso avec la somme de 5 milliards de FCFA. Ces propos ont été tenus dimanche 12 novembre dans l'émission "Le rendez-vous des idées" sur la chaîne de télévision privée Joliba TV News.
Mais Ammy Baba Cissé, journaliste malien, y voit une atteinte à la liberté d'expression. Il estime que la situation au Burkina Faso est différente de celle que vit le Mali.
"On se doit de se battre pour les principes démocratiques, les gens doivent se battre pour les idées. Si aujourd'hui, le Burkina Faso met le Mali dans une sorte de spirale, de directives ou de directions, je pense qu'il faut avoir peur. C'est très grave ce qui se passe au Burkina Faso avec les médias et les leaders d'opinions. Au Mali, c'est une autre histoire et je sais que chez nous, ça ne peut pas être la même chose, car les principes sont plus ou moins différents chez nous. Et, on verra ce que la HAC, la haute autorité de la communication va décider, on va l'attendre et on verra ce qu'elle va décider", estime M. Cissé.
Convocation de la HAC
La HAC convie ce jeudi après-midi le directeur de Joliba TV News, Mohamed Attaher Halidou devant sa commission des médias et des TIC pour, dit-on, une séance d'écoute.
Pour sa part, le CDM, le collectif pour la défense des militaires, une organisation de la société civile qui soutient les autorités de la transition, a sollicité la haute autorité de la communication du Mali pour infliger des sanctions à la chaîne Joliba TV News.
"Les propos d'Issa Kaou Djim portent atteinte à la souveraineté et à la stabilité d'un pays membre de l'AES, l'Alliance des États du Sahel. Le CDM, en tant que membre de la Confédération des peuples de l'AES, a pris l'initiative de convoquer une réunion virtuelle pour évaluer les implications liées à cette situation et les mesures à prendre pour y faire face", estime Younouss Soumaré, le secrétaire général du CDM.
En attendant, Maliens et Burkinabè se livrent à des commentaires parfois très virulents autour de cette affaire sur les réseaux sociaux. Issa Kaou Djim sera présenté à un juge le 23 décembre prochain.