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Information judiciaire après le contre-putsch

31 mai 2012

La justice malienne veut faire la lumière sur le contrecoup d'Etat militaire du 30 avril. Plusieurs hauts responsables de l'armée sont soupçonnés d'avoir voulu renverser le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo.

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Image : Reuters

Parmi les officiers supérieurs visés par le procureur de la République, il y a l'ancien chef d'Etat major du président déchu, Amadou Toumani Touré et le commandant d'aviation Milamine Konaré, fils d'Alpha Oumar Konaré, ancien chef d'Etat malien. Dans un communiqué rendu public par le procureur, ces officiers supérieurs sont accusés de "crimes". Il reviendra à un autre juge, en l'occurrence Malick Coulibaly du tribunal de première instance de Kati, de confirmer ou d'infirmer ces charges. L'ouverture de ces informations judiciaires intervient à un moment où la classe politique malienne reste plus que jamais divisée sur la conduite de la transition en cours. Pour Mamadou Démbélé du mouvement pour l'indépendance, la renaissance et l'intégration africaine, il est temps de créer un seul front pour faire face aux vrais défis qui se posent à l'armée : "Ce sont des distractions. Nous avons un problème essentiel : amener le paix. J'ai espoir que ça va se reconstituer, car nous avons de vrais soldats au Mali."

Indépendance de la justice ?

Le chef du gouvernement de transition, Cheick Modibo Diarra se veut rassurant quant à la question de l'indépendance de la justice. Son équipe a demandé à la justice de faire son travail sans aucune interférence politique. Cependant côté observateur de la scène politique, on salue l'initiative mais on reste prudent. C'est le cas d'Ousmane Sy, du centre d'expertise politique et institutionnelle en Afrique, basé à Bamako : "Le Mali a une tradition démocratique républicaine. J'attends de voir, je crois à la démocratie et à la justice."

Mali Präsident Amadou Toumani Touré
Parmi les militaires interpellés : l'ancien chef d'Etat major du président déchu, Amadou Toumani TouréImage : picture-alliance/dpa

Parallèlement, la question du retour de Dioncounda Traoré au pouvoir semble moins préoccuper le gouvernement de transition. Officiellement le président par intérim continue de se reposer à Paris. De sources proches de Dioncounda Traoré, ce dernier exigerait des garanties supplémentaires pour sa sécurité avant de retourner dans son pays. Un retour selon les mêmes sources qui ne saurait tarder, même si le chef de la junte et encore moins le premier ministre Modibo Diarra ne semblent considérer ce retour comme une urgence.

Auteur : Bob Barry
Edition : Philippe Pognan, Cécile Leclerc