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Hommage à Jafar Panahi

17 février 2011

Le grand absent de la Berlinale, c'est le réalisateur iranien Jafar Panahi. Il a été condamné à six ans de prison pour avoir critiqué le régime du président Mahmoud Ahmadinejad. La Berlinale lui rend hommage.

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Image : dapd

C'est parce qu'il avait commencé à tourner un film sur les manifestations anti-Ahmadinejad de l'été 2009 que Jafar Pahani a été condamné le 18 décembre dernier. Six ans de prison, assortis de 20 ans d'interdiction de réaliser des films et de quitter le pays. Un verdict qui a suscité les critiques de la communauté internationale et dont le réalisateur a fait appel. Il est actuellement en liberté sous caution, mais il est peu probable qu'il soit autorisé à voyager.

Dieter Kosslick rend hommage à Jafar Panahi

Le directeur de la Berlinale Dieter Kosslick, qui a notamment salué la désapprobation du jugement exprimée par le chef de cabinet du président iranien, compte bien "utiliser la moindre occasion pour protester contre ce verdict draconien".

Sa chaise restera vide, aussi bien dans les cinémas qui présentent les différents fillms du festival, que celle qu'il aurait dû occuper dans le jury présidé par Isabella Rossellini.

Deutschland Kultur Berlin Berlinale 2011 Stuhl von Jury-Mitglied Jafar Panahi
Le siège réservé à Jafar Panahi au sein du jury de la BerlinaleImage : dapd

Dieter Kosslick, qui a toujours voulu que la Berlinale soit un festival politique, a par ailleurs décidé de montrer un film de Jafar Panahi dans toutes les sections: ainsi, vendredi dernier, jour anniversaire de la Révolution iranienne, les spectateurs ont-ils pu revoir "Hors-jeu" qui a obtenu l'Ours d'argent en 2006. "Le cercle" qui date de 2000, sera montré demain dans la section Panorama.

Une discussion intitulée "Cinéma censuré" aura également lieu demain, en soutien à Jafar Panahi, mais aussi à un autre jeune réalisateur iranien, Mohammad Rasoulof qui travaillait avec lui, et a écopé comme lui de 6 ans de prison pour participation à des rassemblements et propagande contre le régime. Des artistes iraniens prendront part à la discussion et notamment l'écrivain et activiste Mehrangiz Kar. A signaler également, la présence d'un film iranien en compétition: "Nader et Simin, une séparation" d'Asghar Farhadi, qui a lui aussi été temporairement interdit de tournage dans son pays, pour avoir soutenu Jafar Panahi.

Auteur : Audrey Parmentier
Edition : Carine Debrabandère