1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Haïti : l'horreur en suspens

14 janvier 2010

Deux jours après les secours se font attendre et peinent à atteindre la population. Des dizaines, plus probablement des centaines de milliers de morts... il est toujours impossible d'établir un bilan.

https://p.dw.com/p/LVeP
Image : AP

C'est la deuxième nuit que les habitants de Haïti passent dehors. Les uns n'ont plus d'habitation, les autres craignent des répliques. Les rues de Port-au-Prince sont plongées dans l'obscurité. Réseaux électriques en berne, pas d'eau potable, le séisme a balayé les infrastructures.

Sur place, Michael Kühn de l'Agro-action allemande, raconte l'horreur dont il est témoin : "J'ai vu beaucoup de gens qui attendent désespérément une aide médicale, des gens dans la rue avec des blessures ouvertes, avec des membres sectionnés. Les hôpitaux sont surchargés. C'est un spectacle épouvantable. Les personnes sont complètement livrées à elles-mêmes, parce que ceux qui pourraient les aider sont eux-mêmes touchés, ils font aussi partie des victimes".


Le président haïtien René Préval coordonne à l'aéroport l'arrivée des secours internationaux. Il a réussi avant hier à sortir du Palais présidentiel, en enjambant des cadavres. Plusieurs membres du gouvernement sont portés disparus et une grande partie des bâtiments officiels ont été broyés.

Les institutions se trouvent dans un état d'impuissance... une impuissance dont témoignent les déclarations du chef de l'Etat. "C'est inimaginable, a-t-il dit. Il faut le voir pour le croire : des maisons détruites partout, des écoles, des hôpitaux, des morts dans les rues. Je ne comprends toujours pas l'ampleur de ce malheur et comment y faire face. Nous avons besoin de médecins, de médicaments. Des bâtiments risquent encore de s'écrouler et on redoute des épidémies".

Près de 40 heures après le séisme, les Haïtiens manquent de tout. Michael Kühn disait il y a quelque temps déjà que l'île était une catastrophe permanente. Un constat tristement confirmé de la façon la plus violente qu'il soit.

Auteur : Anne-Julie Martin / Rédaction : M.A. Pioerron