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Guinée : la rue pour dénoncer, une bonne stratégie ?

16 octobre 2018

L’opposition guinéenne a lancé deux journées ville morte le lundi 15 et mardi 16 octobre. Le but est de dénoncer de nombreuses irrégularités constatées lors de l’installation des élus locaux.

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Guinea Anti-Regierungsdemonstration
Image : Getty Images/C. Binani

"La rue est le seul moyen pour attirer l'attention de l'opinion nationale" (Cellou Dalein Diallo)

L’opposition accuse le Rassemblement du peuple de Guinée, le parti au pouvoir de corruption. En clair, des élus locaux de l’opposition seraient soudoyés pour qu’ils puissent changer de camp et donner une majorité au pouvoir. Pire, huit mois après les élections locales, le programme d’installation des conseils communaux n’est pas respecté, selon le président de l’UFDG, l'Union des Forces Démocratiques de Guinée. Cellou Dalein Diallo justifie le choix de la rue.

"On a essayé d'utiliser la communauté internationale pour demander à celle-ci d'amener le gouvernement à respecter la loi et les accords politiques. La communauté internationale n'a pas pu. On s'est plaint tantôt à la justice, la justice a rejeté nos recours."

Pour le leader de l'opposition "la rue est le seul moyen pour attirer l'attention de l'opinion nationale et internationale sur les violations flagrantes de la loi et des accords politiques en Guinée."

Une stratégie condamnée par certains

De nombreux Guinéens pensent que les différentes manifestations organisées par les partis politiques de l’opposition sont contre-productives.  Karamoko Mady Camara, juriste et analyste politique.

"Depuis pratiquement 8 ans maintenant, ce sont les mêmes stratégies qui ont été mises en œuvre: les villes-mortes, les manifestations qui ne sont d'ailleurs pas du tout encadrées et qui aboutissent à des actes de vandalisme, des violences contre des personnes. Ces vicissitudes de l'opposition ne la rendent pas crédibles et ont fini par non seulement lasser les populations, mais aussi exaspérer ces mêmes populations qui ont fini par comprendre que le combat de l'opposition, c'est à l'aune de ses intérêts, mais non pas pour faire avancer les choses dans le sens souhaité."

Le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo annonce l’organisation, jeudi prochain, d’une marche pacifique, à Conakry, pour presser le pouvoir Guinéen, à respecter, le programme d’installation des élus locaux, tel que consigné dans l’accord politique. Accord signé le 8 août dernier entre l’opposition et le pouvoir.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona