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Guinée : des critiques après la dissolution du FNDC

Bangaly Condé
9 août 2022

En Guinée, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a dissous le Front national pour la défense de la Constitution.

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Des manifestants du FNDC à Conakry, début 2020
Manifestation du FNDC à Conakry, début 2020Image : CELLOU BINANI/AFP/Getty Images

Dans un arrêté, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation soutien que le Front national pour la défense de la Constitution, le FNDC, depuis sa création le 14 octobre 2019, se serait toujours illustré par la voie de la violence et la destruction. Mais cette décision de la junte au pouvoir d’interdire la principale plateforme d’opposition est critiquée. Des responsables politiques et même des juristes ne comprennent pas la dissolution du FNDC.

C’est sur les réseaux sociaux, repris par les médias en ligne, que le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a publié la décision. Selon le ministre Mory Condé, Le Front national pour la défense de la Constitution aurait mené des actions allant dans le sens de l’incitation à la haine ou à la discrimination contre les personnes en raison de leur origine ou de leur idéologie.

Incompréhension

La décision est critiquée par Bah Oury, responsable politique guinéen. "Depuis la semaine dernière, quand j’ai eu vent des propositions allant dans ce sens, j’ai exprimé ma désapprobation. En indiquant que le fait de dissoudre ou d’interdire un mouvement politique ne peut pas favoriser la résolution de la crise", exlique-t-il à la DW. 

A la question de savoir si la décision de dissolution prise par le ministre Mory Condé a un fondement juridique, Fadjimba Mara, juriste professeur de droit, estime que le ministre a agi comme s’il n’y avait pas de spécialiste autour de lui.  

Ecoutez les précisions de Bangaly Condé

"Ce n’est pas reluisant pour l’image du pays, c’est comme si on était dans un pays où il n’y aurait pas de grand juriste qu’on puisse consulter pour permettre au ministre de prendre des décisions. Le bon sens voudrait, juridiquement, que le ministre de l'Administration du territoire, en synergie avec d'autres ministres, interdise toutes les activités du FNDC sur toute l’étendue du territoire national. Une procédure comme cela peut tenir la route", précise le juriste à la DW.

Depuis la publication de cette décision, aucun responsable du Front national pour de la défense de la Constitution n’a souhaité réagir. Toute la journée de mardi (09.08), les principaux responsables sont restés injoignables, alors qu’ils projettent une série de manifestation la semaine prochaine, soit le 14 août à Bruxelles en Belgique et le 17 août dans toute la Guinée.