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Guinée-Bissau : Umaro Sissoco Embaló élu président

2 janvier 2020

Le candidat de l'opposition a été élu avec 53,55% des voix, contre 46,45% pour son adversaire, Domingos Simões Pereira. Le chef du PAIGC, qui a dénoncé des "fraudes", ne compte pas en rester là, tout comme ses partisans.

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Umaro Sissoco Embaló
Umaro Sissoco EmbalóImage : AFP/Seyllou

Des scènes de joie dès l'annonce des résultats par la Commission Nationale Electorale, un concert de klaxons et de casseroles : il y avait de l'ambiance ce mercredi 1er janvier dans les rues de Bissau, la capitale.

Car c'est une véritable remontée qu'a réalisée Umaro Sissoco Embaló.

Umaro Sissoco Embaló en compagnie de Joaquim Rafael Branco, chef de la Mission d’Observation de l’Union africaine.
Umaro Sissoco Embaló en compagnie de Joaquim Rafael Branco, chef de la Mission d’Observation de l’Union africaine.Image : DW/I. Dansó

Accusant 12 points de retard sur son principal adversaire, Domingos Simões Pereira, à l'issue du premier tour, le candidat du le parti de l'opposition Mademest parvenu à remonter la pente et à s'imposer avec un écart de sept points. L'homme au keffieh rouge et blanc n'a pas tardé à faire savoir ce qu'il voulait faire pour son pays maintenant qu'il en est à la tête :

"La Guinée-Bissau va cesser d'être ce pays que vous connaissez, où n'importe qui fait n'importe quoi. C'est fini ! La Guinée-Bissau va devenir un pays respecté, dont aucun citoyen ne sera exclu. Je ferai de la Guinée-Bissau un pays auquel tout le monde peut contribuer, de manière directe ou indirecte, par la réconciliation et la confiance mutuelle. Plus jamais ce pays ne sera divisé !"

La grogne des militants du PAIGC

Dans le camp de Domingos Simões Pereira, cette défaite passe mal. Le chef du PAIGC, le plus grand parti du pays, a déclaré que ces résultats provisoires "sont pleins d'irrégularités, de nullité et de manipulations", et  constituent donc une "fraude électorale". La grogne a été également palpable du côté de ses supporters, comme cette dame interviewée dans les rues de Bissau, et qui s'estime lésée :

"Nous n'allons pas accepter ces résultats ! Nous sommes ceux qui ont remporté cette élection, c'est clair et net ! Rendez-nous nos résultats, nous sommes fatigués !"

Domingos Simões Pereira, le candidat battu, a dénoncé une "fraude électorale".
Domingos Simões Pereira, le candidat battu, a dénoncé une "fraude électorale".Image : DW/B. Darame

Une situation encore sous contrôle

Malgré la grogne des partisans de Domingos Simões Pereira, la situation est encore calme dans le pays. A priori, l'armée ne devrait pas intervenir. Outre le fait qu'il n'y ait pas eu de débordements majeurs durant le scrutin, le chef d'état-major de l'armée Biague Na Ntam a déjà déclaré à plusieurs reprises que les soldats ne sortiront pas de leurs casernes, comme ce fut le cas par le passé.

Une particuliarité constitutionnelle

Reste à savoir qui sera désigné Premier ministre du nouveau président de la République. Selon la Constitution bissau-guinéenne, c'est le parti majoritaire au Parlement qui doit désigner le chef de gouvernement. Or, le parti majoritaire est toujours le PAIGC de Domingos Simoes Pereira. Ceci étant, si le Premier ministre proposé par le PAIGC ne convient pas à Umaro Sissoco Embaló, ce dernier a tout à fait le droit de le révoquer.

 Ali Farhat, Redakteur DW Afrique
Ali Farhat Journaliste au programme francophone de la Deutsche Wellederpariser