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Des survivantes de l'Holocauste obligées de fuir l'Ukraine

1 avril 2022

Enfants, elles ont vécu les horreurs de l’Holocauste. Désormais, des survivantes juives fuient, 80 ans plus tard, l’Ukraine pour se réfugier en Allemagne.

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Liliya Vaksman et son petit-fils Dan
Image : Volker Witting/DW

Elles n’ont pu emporter qu’une petite valise, un sac de voyage, des photos, un carnet d'adresses, ou encore un téléphone portable au moment de fuir la guerre en Ukraine. Ces vieilles dames sont récemment arrivées, épuisées, à Berlin pour être accueillies dans le foyer "Erfülltes Leben", que l’on peut traduire par "Une vie bien remplie"

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Liliya Vaksman a 82 ans et se trouvait encore il y a quelques jours dans un abri anti-bombes de la ville de de Dnipro, une cité industrielle d’un million d’habitants dans l’est de l’Ukraine. Enfant, elle a connu la guerre et la persécution nazie. Aujourd’hui, elle fui à nouveau la guerre. "J’ai très peur. Je me sens très nerveuse. Je ne veux pas que ce qui s'est passé dans mon enfance se répète", explique-t-elle.

Sur cette photo, on voit Liliya Vaksaman (au milieu) dans un abri anti bombes à Dnipro
Sur cette photo, on voit Liliya Vaksaman (au milieu) dans un abri anti bombes à DniproImage : Privat

Fragilité des séniors

En arrivant à Berlin, elle a immédiatement appelé son petit-fils qui vit et travaille dans la capitale allemande depuis quelques mois. Il s'est précipité au foyer pour serrer sa grand-mère dans ses bras.

En Ukraine, les personnes âgées souffrent particulièrement de la guerre. Il y a les difficultés physiques pour se mettre à l’abri, l’absence d’eau potable, de nourriture, ou encore les coupures d’électricité. Sans parler du manque de personnel soignant. 

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Face à cette situation de fragilité, plusieurs organisations d'aide juives, en coopération avec les autorités allemandes, cherchent à évacuer les survivants de l’Holocauste piégés en Ukraine. 

10.000 survivants de l’Holocauste en Ukraine

Pour l’heure, une trentaine de personnes ont déjà été sorties du pays. D’autres évacuations sont en cours. En tout, quelque 400 personnes sont sur la liste.

L’ancienne médecin Alla Senelnikova, âgée de 90 ans et originaire de la ville de Kharkiv, au nord de l’Ukraine, ne pensait pas non plus devoir revivre un jour la guerre. C'est "une catastrophe", dit-elle. "Je regrette en fait d'être encore en vie car c'est la deuxième fois que je dois vivre une guerre. J’ai dû fuir pour la première fois quand j’avais neuf ans. A l’époque, c’était plus facile que maintenant, à mon âge. Mais ici au moins, l’accueil est chaleureux."

Boris Romanchenko, survivant de l'Holocauste, est mort à Kharkiv à 96 ans sous les bombes russes
Boris Romanchenko, survivant de l'Holocauste, est mort à Kharkiv à 96 ans sous les bombes russesImage : THOMAS PETER/REUTERS

 

Le foyer accueille actuellement huit personnes.

On estime à près de 10.000 le nombre de survivants de l’Holocauste en Ukraine. Beaucoup ont traversé l’horreur des camps de concentration pour donc se retrouver, en 2022, sous les bombes russes au nom d’une prétendue dénazification prônée par Vladimir Poutine.

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais