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Grèce : un scrutin qui illustre la division du pays

Philippe Pognan18 juin 2012

Après les élections législatives de dimanche en Grèce, le pays reste profondément divisé. Le parti conservateur ND, arrivé premier, s'apprête à engager des négociations avec son traditionnel rival, le parti socialiste.

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Le ciel encore sombre sur AthènesImage : AP

Le ND, le parti Nouvelle Démocratie, veut tenter de mettre sur pied, avec le parti socialiste Pasok, une coalition pour former un gouvernement de salut national. Des négociations de la dernière chance, alors que l'Europe et les bailleurs de fonds ont les yeux tournés vers le pays. Le président Karolos Papoulias a officiellement chargé Antonis Samaras, le chef de Nouvelle Démocratie de former un gouvernement. Avec près de 30%, ce parti a obtenu le plus grand nombre de suffrages, il devance de moins de trois points Syriza, la Coalition de la Gauche radicale, qui a réalisé un score de près de 27%.

Parlamentswahl Griechenland Antonis Samaras
Le conservateur Antonis Samaras, chef de file du parti Nouvelle DémocratieImage : AP

Une prime au vainqueur

Le Pasok socialiste arrive troisième avec un peu plus de 12 %. Ces deux rivaux traditionnels que sont le ND conservateur et le Pasok socialiste sont tous les deux favorables à l'aide financière internationale. Et en raison de la prime de 50 élus accordée au vainqueur du scrutin, ils devraient disposer d'une majorité de 162 sièges sur 300 au Parlement monocaméral d'Athènes. Cependant, jusqu'ici, si le Pasok a seulement laissé entendre qu'il était prêt à soutenir ND au Parlement, il déclare toutefois ne pas vouloir participer au gouvernement. Les négociations s'annoncent donc difficiles. Si conservateurs et socialistes ont des désaccords profonds dans leur vision politique, ils sont tout de même conscients que c'est l'avenir même du pays qui est en jeu. Que le maintien dans la zone euro et peut-être même le maintien de la Grèce au sein de l'Union européenne dépend des réformes qui doivent être rapidement réalisées. Dimitrios Droutsas, membre du Pasok et député européen :

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Le socialiste Evangelos Venizelos, chef de file du parti Pasok lors du vote dimancheImage : AP

« Il faut absolument procéder à de profondes réformes. Et il faut commencer par la reconstruction de l'appareil d'État. Si l'on veut appliquer des réformes structurelles, cela n'est pas possible sans un appareil d'État performant et efficace. »

Une majorité d'électeurs hostiles à l'austérité

Syriza, la Coalition de la Gauche radicale, est arrivé second au scrutin avec près de 27% des suffrages. Mais Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, a déjà rejeté toute participation à un gouvernement qui appliquerait le programme dicté par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne et la Commission européenne. Si on ajoute les voix accordées aux ultranationalistes et aux communistes, on arrive à un taux de 52% de Grecs qui sont hostiles à l'austérité. Il est plus que probable que ces Grecs-là rendront la vie dure à la nouvelle coalition gouvernementale.