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Gambie : Le président Yahya Jammeh persiste

Philippe Pognan
6 janvier 2017

Le président Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, refuse toujours de quitter le fauteuil présidentiel, malgré avoir reconnu dans un premier temps la victoire électorale de son rival Adama Barrow.

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Gambia Präsident Yahya Jammeh
Image : Reuters/T. Gouegnon

"Les frontières avec le Sénégal ne sont jamais loin en Gambie. Ce petit pays ouest- africain de moins de deux millions d’habitants est entouré sur trois côtés par son grand voisin, ce qui facilite la fuite hors du pays. Or, de nombreux Gambiens s’en vont pour tenter le voyage vers l‘Europe, relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui poursuit: " Maintenant c’est un important personnage qui a fui la Gambie : le directeur de la Commission électorale nationale, Alieu Momar Njie – l’une des figures clefs de la crise politique qui couve en Gambie. Le 1er décembre dernier après la présidentielle, la Commission n’avait pas déclaré vainqueur le président sortant Yahya Jammeh, mais son rival, l’opposant Adama Barrow. Depuis Njie a peur pour sa vie.

Gambia nach Präsidentschaftswahl - Wahlsieger Adama Barrow
Le vainqueur de l'élection présidentielle Adama Barrow pourra-t-il s'asseoir sur le fauteuil présidentiel?Image : Getty Images/AFP/Sellou

Le quotidien de Francfort revient sur la personnalité de Yahya Jammeh, un chef d'Etat contesté même en Afrique. Jammeh prétend  pouvoir soigner le SIDA par imposition des mains et est persuadé que l’homosexualité est une nouvelle variante de la colonisation européenne ! Sa réponse aux reproches d’atteinte aux droits de l’Homme consiste à expulser du pays aussi bien les représentants des Nations unies qu’une ambassadrice de l’Union européenne !  En novembre dernier, il a cessé sa coopération avec la Cour Pénale Internationale de La Haye. Quand en réponse à toutes ces actions, l’UE a gelé ses aides financières à ce pays très pauvre, Yahya Jammeh a déclaré l’Islam religion d’Etat et compte depuis sur la générosité de l’Arabie Saoudite. 

Tout cela explique la vigueur des réactions internationales au refus de Jammeh de reconnaître sa défaite. Les Nations unies comme l’Union Africaine ont exigé la démission immédiate du président. La CEDEAO dont fait aussi partie la Gambie, a même menacé de "conséquences militaires" au cas où Jammeh ne quitterait pas son fauteuil présidentiel d’ici au 19 janvier. Un ultimatum immédiatement de qualifié de "déclaration de guerre" par le président qui refuse depuis de parler avec des représentants de la CEDEAO. Entretemps le président sénégalais a déclaré que son armée est prête à envahir la Gambie.

Macky Sall Präsident Senegal
Le président du Sénégal a lancé un avertissement sérieux au président gambien Yahya JammehImage : picture alliance/augenklick/Minkoff

Une menace que Yahya Jammeh devrait prendre au sérieux: car le conflit latent en Casamance dans le sud du Sénégal où une rébellion lutte depuis 1984 pour l’indépendance,serait terminé depuis longtemps si les rebelles ne se servaient pas de la Gambie comme une base arrière. L’obstination de Jammeh pourrait fournir un prétexte au président sénégalais Macky Sall pour installer en Gambie un gouvernement qui lui convienne! ", conclut la FAZ…


Autre thème: l'or noir n'a pas enrichi le Ghana 

 

Dix ans après la découverte de gisements de pétrole près de la frontière avec la Côte d’Ivoire, le rêve du Ghana et de ses habitants de devenir riche grâce à l’or noir se révèle être illusoire…

Actuellement, le Ghana est pourtant le sixième producteur de pétrole sur le continent africain. Après les découvertes des premiers gisements pétroliers en 2007, l’espoir était grand de pouvoir créer des dizaines de milliers d’emplois et de dynamiser la croissance du pays, rappelle la taz, die tageszeitung. Mais aujourd’hui, presque un Ghanéen de moins de 25 ans  sur deux est encore sans emploi. Il y a quelque mois, le ministre ghanéen du pétrole, Emmanuel Armah Kofi Buah a déclaré que le secteur pétrolier n'avait en tout et pour tout créé que 5.700 emplois. 

Ghana Ölindustrie
Raffinerie de Tema au GhanaImage : imago/Xinhua

Mais les quelques 27 millions de Ghanéens ont la forte impression qu’une grande partie de ces 5.700 emplois ont été attribués à des étrangers et des experts hautement qualifiés. Le pétrole ne contribue que pour 5 à 7 % du Produit Intérieur Brut, et seulement une partie des revenus pétroliers est investie dans des projets d’infrastructures tels que réseaux routier et ferroviaire par exemple.

Malgré la découverte des gisements pétrolifères, l’endettement de l’Etat ghanéen a encore augmenté. Le prix du pétrole a baissé à n peu plus de 50 $ le baril et, à l’heure des énergies régénératives, l’exploitation pétrolière est de moins en moins un secteur d’avenir prometteur.

Et comme si tout cela ne suffisait pas: une dispute a éclaté avec la Côte d’Ivoire qui revendique la souveraineté sur une partie du gisement le plus important Jubilee, à 60 kilomètres du littoral. Un gisement dont le rendement de 102.000 barils par jour est relativement modeste et dont les réserves sont limitées. 

Gambia Streit um das Ergebnis der Präsidentenwahl
Le président sortant du Ghana John Dramani Mahama Image : Getty Images/AFP/Seyllou

Le président sortant John Dramani Mahama avait dû solliciter l'aide du Fonds monétaire international  en 2015, pour mettre en place un plan de sauvetage de 918 millions de dollars (874 millions d'euros) pour tenter d'enrayer une crise économique en partie provoquée par l'explosion de la dette publique et une pénurie d'électricité handicapante. Son successeur, Nana Akufo-Addo, doit être investi président samedi. Il a été élu le 7 décembre dernier avec 53% des suffrages sur la promesse de relancer l'économie et d'éliminer la corruption au sein des institutions... 

Ghana oppositioneller Kandidat Nana Akufo-Addo
Le président élu du Ghana, Nana Akufo AddoImage : picture-alliance/AP Photo/S. Alamba