Géorgie : dernière étape de la tournée de Rice en Europe de l'est
9 juillet 2008La tension entre Moscou et Tbilissi, de plus en plus palpable ces dernières semaines, vient se doubler d'un véritable bras de fer russo-américain. Outre la signature hier d'un traité qui prévoit de déployer un radar sur le sol tchèque pour compléter le bouclier antimissile des Etats-Unis, le soutien de ces derniers à la cause géorgienne ne fait qu'envenimer la situation.
L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, les deux provinces géorgiennes séparatistes, connaissent actuellement un regain de violence. Aujourd'hui encore, trois policiers géorgiens et deux soldats abkhazes ont été blessés par balle lors d'affrontements.
Et si les balles fusent, les déclarations aussi, de tout côté. La Géorgie a officiellement accusé le Kremlin de "provoquer délibérément cette escalade", peu avant l'arrivée dans la capitale Tbilissi de Condoleezza Rice. Cette dernière a critiqué l'attitude des autorités russes. Un haut responsable du département d'Etat a pour sa part mis en garde contre un risque de "catastrophe" si la Russie ne réduisait pas sa présence militaire en Abkhazie et appelé à sa "neutralité". Dmitri Medvedev, lui, reste ferme : depuis le Japon où il a participé au G8, il a fait part de sa position à son homologue George Bush :"La Russie s'engage à maintenir des relations normales avec la Géorgie mais elle ne voit pas suffisamment de bonne volonté chez son partenaire".
La Géorgie est devenue une alliée stratégique des Etats-Unis depuis l'arrivée au pouvoir il y a quatre ans du président Mikheïl Saakachvili. Celui-ci est pro-occidental et souhaite faire adhérer son pays à l'Otan. De quoi exaspérer la Russie, qui n'oublie pas que les régions du Caucase sont traversées par une importante voie de transit du pétrole de la mer Caspienne.