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Fischer et l'affaire des visas

Christophe LASCOMBES28 février 2005

La presse allemande revient ce matin sur ce que l’on a désormais coutume d’appeler l’affaire des visas, et plus spécialement sur la déclaration faite ce week-end par le chef de la diplomatie de Berlin.

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Au congrès de son parti ce week-end, la figure emblématique des Verts fait son mea culpa dans l'affaire des visas...
Au congrès de son parti ce week-end, la figure emblématique des Verts fait son mea culpa dans l'affaire des visas...Image : dpa

Voilà de nouveau une chance manquée s’exclame die Welt. Lors de sa première déclaration maladroite sur ce dossier, le Ministre des Affaires étrangères parlait encore des erreurs de ses subordonnés et promettait généreusement d’assumer les conséquences à leur place. Maintenant, il avoue être lui-même être coupable de n’avoir pas su réagir en ministre responsable. Pourtant, il serait faux d’y voir là une prise de responsabilité politique. Pour Joschka Fischer en effet, il n’y a pas d’affaire des visas. Il n’existe que des criminels qui ont honteusement abusé de la situation. Pour le quotidien, les négations, phrases creuses et autres prétextes avancés par le Ministre des Affaires étrangères sont tout bonnement inexcusables. Sa crédibilité en est fortement diminuée.

Pour la Taz, de Berlin, les délégués du Congrès des Verts peuvent applaudir leur idole aussi frénétiquement qu’ils le veulent, sa déclaration ne le dédouane en rien de sa responsabilité. Certes, le ministre a cette fois renoncé à rejeter la faute sur ses collaborateurs. Seulement, le fait de se retrouver sur le banc des accusés devant la commission d’enquête est un camouflet cuisant pour cet homme politique plutôt habitué aux succès.

La Süddeutsche Zeitung nuance le ton : il est clair que Joschka Fischer a fauté dans l’affaire des visas. Seulement, depuis son arrivée aux affaires en 1998, il a rendu de grands services à son pays, depuis le Kosovo et les années de terreur jusqu’à la guerre d’Irak, en passant par l’organisation de l’aide aux victimes des tsunamis. En comparaison, son comportement dans l’affaires des visas est regrettable mais ne justifie en rien une démission.

La Frankfurter Rundschau s’interroge : si ce n’est pas un aveuglement multiculturel qui est responsable de ces erreurs, d’où viennent-elles alors ? Chaos, sabotage, intrigue politique ? Ou bien négligence et manque de jugement de la part du chef de la diplomatie allemande ? Si les erreurs ont été localisées, leur impact reste encore à analyser.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève que le chancelier apporte tout son appui à son ministre modèle en répétant qu’il ne se séparera pas de lui quel que soit le verdict de la commission d’enquête. Une décision risquée pour Gerhard Schröder, une décision qui révèle à quel point il dépend de son allié de coalition dans la perspective de la campagne électorale des législatives, conclut le quotidien.