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Espoir réservé dans le dossier nucléaire iranien

Christophe LASCOMBES1 mars 2005

Après la visite du président américain en Europe et la signature de l’accord nucléaire irano-russe, la presse allemande émet ce matin des réserves sur les espoirs que fait naître ce que certains appellent le « printemps des négociateurs ».

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Téhéran veut la bombe, Washington s'y oppose et les Européens tentent de calmer le débat...
Téhéran veut la bombe, Washington s'y oppose et les Européens tentent de calmer le débat...Image : AP

Effectivement, et c’est la Süddeutsche Zeitung qui ouvre le bal : il est venu, il a écouté et il a changé. Lors de sa tournée européenne, George Bush a semble-t-il été convaincu que la stratégie européenne de la diplomatie suivie par ses partenaires à l’égard de Téhéran n’était pas si mauvaise que ça. Donc, il donne sa chance à l’Europe et lui apporte même son aide. S’il est vrai que les chances de succès existent, le temps presse toutefois. Les Américains ont bien spécifié que leur patience ne durerait pas au-delà du printemps. Mais il serait vain de trop espérer car deux choses n’ont toujours pas changé : les mollahs veulent la bombe à tout prix, si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain. Quant à Washington, il veut la chute du régime des ayatollahs. Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung s’interroge : les discours apaisants de Bruxelles seront-ils suivis par des actes ? L’intention déclarée par Washington de récompenser Téhéran en cas d’attitude conciliante des mollahs dans les négociations semble le prouver. Les Européens se voient donc confortés dans leur politique de la diplomatie. Seulement, avertit le quotidien, le conflit est loin d’être résolu. Et le récent accord de coopération nucléaire signé entre Moscou et Téhéran ne va pas pousser les Iraniens à réduire leur programme nucléaire aussi loin que le souhaite les Occidentaux.

La Frankfurter Rundschau relève que l’accord irano-russe représente une défaite pour les faucons de Washington. L’entretien de Poutine à Bratislava avec Condoleeza Rice a été très clair sur ce point. En fait, et l’exemple du Pakistan le démontre amplement, si l’on est un allié des USA, on peut sans problèmes entrer dans le club des puissances nucléaires. La question se pose alors : si l’Iran devient une démocratie et reste allié de Moscou aura-t-il alors le droit d’avoir la bombe ?

Die Welt se veut plus pessimiste et souligne que l’Amérique et l’Europe savent très bien que Téhéran est à deux doigts de posséder la bombe. Ni les menaces américaines, ni les promesses européennes n’y changeront quoi que ce soit. Le problème sera donc de savoir comment vivre avec un Iran islamiste, promoteur du terrorisme international et détenteur du feu nucléaire. Et là, ni Washington ni les Européens ne semblent avoir de stratégie pour répondre de manière satisfaisante à ce problème, conclut le quotidien.